Je ne dis pas que la théorie du Big Bang explique tout.
Je préfère nuancer mes propos. Il faut également faire attention à ce que l'on lit, et ce qui est écrit, surtout par des journalistes qui sont loin d'être spécialistes d'un sujet, et je déconseille ce genre de littérature.
Je vais commencer par expliquer ce qu'est la théorie du Big Bang et ce que l'on entend aujourd'hui. Je vais ensuite présenter les difficultés actuelles de la théorie, et proposer des pistes d'explication.
Tout d'abord la théorie du Big Bang dit une seule chose : l'univers est aujourd'hui en expansion (explication la plus naturelle du redshift). On peut toujours parler de l'effet CREIL ou fatigue du photon, ne reposant pas sur une base expérimentale, alors que le redshift cosmologique est basée sur la théorie de la relativité générale, qui est une théorie bien confirmée par l'expérience.
Donc l'univers est en expansion, et refroidit. Ceci veut dire qu'il était plus chaud dans le passé. La théorie du Big Bang ne dit rien sur l'origine, de toute façon la théorie de la relativité est impuissante lorsque l'on atteint le mur de Planck (j'insiste sur cet orthographe), correspondant à 1e-35 m ou bien 1e-43 s. Ces valeurs sont construites à partir de la constante de Planck, de gravitation et la vitesse de la lumière. Cela veut dire qu'à ces distances, ou échelles de temps, où les effets quantiques de la gravitation sont notables.
Donc le Big Bang ne dit rien sur ce qui a causé l'expansion, ni sur l'origine de cette énergie etc...
Cependant, la théorie se base sur plusieurs observations expérimentales :
- le spectre de corps noir du rayonnement fossile, interprété comme la recombinaison des électrons et des protons à 3000 K dont le décalage vers le rouge vaut 1100, obtenant une température à 2.7 K. Ce spectre de corps noir implique que la matière et le rayonnement était en équilibre thermodynamique, et l'explication la plus naturelle est la recombinaison
- la nucléosynthèse primordiale expliquant la proportion des nucléotides, en effet, les 25% de l'hélium sont inexplicables (la nucléosynthèse stellaire n'explique pas cela)
Ok, on est dans le monde des bisounours, tout va pour le meilleur des mondes. A mon tour de vous conseiller un ouvrage : "Sur la structure des révolutions scientifiques" de Thomas Kuhn. C'est un ouvrage d'épistémologie expliquant comment fonctionne les sciences :
- il y a un courant majeur expliquant un certain nombre de phénomènes, appelé paradigme, ce paradigme exclut volontairement des phénomènes inexplicables, et se contente d'expliquer certains d'entre eux
- petit à petit, l'on essaie d'inclure un nombre croissant de phénomènes, on améliore la précision, et l'on rencontre un problème dans la théorie
- 2 courants se créent :
* le premier essaie d'adapter le modèle pour expliquer les anomalies
* le second prône un changement de paradigme
- il peut se produire 2 choses :
* les anomalies rentrent petit à petit dans l'ordre
* les anomalies explosent en nombre
Dans ce cas il y a une crise, et un nombre croissant de physiciens travaille alors sur des théories alternatives, jusqu'à ce qu'il y en a une qui explique les nouveaux phénomènes, l'ancien paradigme a vécu.
Il se trouve qu'aujourd'hui, il y a plusieurs problèmes dans la théorie du Big Bang qui sont méconnus des personnes qui critiquent le Big Bang.
Tout d'abord, la prédiction de la nucléosynthèse primordiale ne prédit pas tout à fait les bonnes proportions des nucléotides (notamment pour le bérylium, le bore etc...).
J'émettrai un avis personnel contestable, en affinant la théorie du noyau, cela devrait rentrer dans l'ordre.
La température du rayonnement fossile est la même dans toutes les directions, des régions éloignées de plus 90 milliards d'années lumière ont la même température.
La courbure de l'espace est nulle.
On a pondu la théorie de l'inflation, où les conditions nécessaires semblent bien plus difficiles à atteindre. Verdict avec le satellite Planck.
De l'autre côté, effectivement en mesurant la vitesse de rotation des galaxies, on remarque qu'il manque de la masse, ou que la théorie de la gravitation serait fausse (cf. MOND ou TeVeS).
Et puis l'accélération de l'expansion ne trouve d'explication pour l'instant qu'au sein de Lambda CDM.
Oui aujourd'hui la cosmologie ne sait pas tout expliquer. Mais c'est le fonctionnement normal des sciences. Il y a des partisans du Big Bang, et il y a des détracteurs. Heureusement !!!
Ensuite je vous suggère de réfléchir sur ce qu'est la connaissance scientifique. Heureusement que ce n'est plus la philosophie, où on réfléchit sur du vent. Faire des sciences, c'est avoir une connaissance synthétique et organisée des lois de la nature conformes à l'expérience.
Je préfère nuancer mes propos. Il faut également faire attention à ce que l'on lit, et ce qui est écrit, surtout par des journalistes qui sont loin d'être spécialistes d'un sujet, et je déconseille ce genre de littérature.
Je vais commencer par expliquer ce qu'est la théorie du Big Bang et ce que l'on entend aujourd'hui. Je vais ensuite présenter les difficultés actuelles de la théorie, et proposer des pistes d'explication.
Tout d'abord la théorie du Big Bang dit une seule chose : l'univers est aujourd'hui en expansion (explication la plus naturelle du redshift). On peut toujours parler de l'effet CREIL ou fatigue du photon, ne reposant pas sur une base expérimentale, alors que le redshift cosmologique est basée sur la théorie de la relativité générale, qui est une théorie bien confirmée par l'expérience.
Donc l'univers est en expansion, et refroidit. Ceci veut dire qu'il était plus chaud dans le passé. La théorie du Big Bang ne dit rien sur l'origine, de toute façon la théorie de la relativité est impuissante lorsque l'on atteint le mur de Planck (j'insiste sur cet orthographe), correspondant à 1e-35 m ou bien 1e-43 s. Ces valeurs sont construites à partir de la constante de Planck, de gravitation et la vitesse de la lumière. Cela veut dire qu'à ces distances, ou échelles de temps, où les effets quantiques de la gravitation sont notables.
Donc le Big Bang ne dit rien sur ce qui a causé l'expansion, ni sur l'origine de cette énergie etc...
Cependant, la théorie se base sur plusieurs observations expérimentales :
- le spectre de corps noir du rayonnement fossile, interprété comme la recombinaison des électrons et des protons à 3000 K dont le décalage vers le rouge vaut 1100, obtenant une température à 2.7 K. Ce spectre de corps noir implique que la matière et le rayonnement était en équilibre thermodynamique, et l'explication la plus naturelle est la recombinaison
- la nucléosynthèse primordiale expliquant la proportion des nucléotides, en effet, les 25% de l'hélium sont inexplicables (la nucléosynthèse stellaire n'explique pas cela)
Ok, on est dans le monde des bisounours, tout va pour le meilleur des mondes. A mon tour de vous conseiller un ouvrage : "Sur la structure des révolutions scientifiques" de Thomas Kuhn. C'est un ouvrage d'épistémologie expliquant comment fonctionne les sciences :
- il y a un courant majeur expliquant un certain nombre de phénomènes, appelé paradigme, ce paradigme exclut volontairement des phénomènes inexplicables, et se contente d'expliquer certains d'entre eux
- petit à petit, l'on essaie d'inclure un nombre croissant de phénomènes, on améliore la précision, et l'on rencontre un problème dans la théorie
- 2 courants se créent :
* le premier essaie d'adapter le modèle pour expliquer les anomalies
* le second prône un changement de paradigme
- il peut se produire 2 choses :
* les anomalies rentrent petit à petit dans l'ordre
* les anomalies explosent en nombre
Dans ce cas il y a une crise, et un nombre croissant de physiciens travaille alors sur des théories alternatives, jusqu'à ce qu'il y en a une qui explique les nouveaux phénomènes, l'ancien paradigme a vécu.
Il se trouve qu'aujourd'hui, il y a plusieurs problèmes dans la théorie du Big Bang qui sont méconnus des personnes qui critiquent le Big Bang.
Tout d'abord, la prédiction de la nucléosynthèse primordiale ne prédit pas tout à fait les bonnes proportions des nucléotides (notamment pour le bérylium, le bore etc...).
J'émettrai un avis personnel contestable, en affinant la théorie du noyau, cela devrait rentrer dans l'ordre.
La température du rayonnement fossile est la même dans toutes les directions, des régions éloignées de plus 90 milliards d'années lumière ont la même température.
La courbure de l'espace est nulle.
On a pondu la théorie de l'inflation, où les conditions nécessaires semblent bien plus difficiles à atteindre. Verdict avec le satellite Planck.
De l'autre côté, effectivement en mesurant la vitesse de rotation des galaxies, on remarque qu'il manque de la masse, ou que la théorie de la gravitation serait fausse (cf. MOND ou TeVeS).
Et puis l'accélération de l'expansion ne trouve d'explication pour l'instant qu'au sein de Lambda CDM.
Oui aujourd'hui la cosmologie ne sait pas tout expliquer. Mais c'est le fonctionnement normal des sciences. Il y a des partisans du Big Bang, et il y a des détracteurs. Heureusement !!!
Ensuite je vous suggère de réfléchir sur ce qu'est la connaissance scientifique. Heureusement que ce n'est plus la philosophie, où on réfléchit sur du vent. Faire des sciences, c'est avoir une connaissance synthétique et organisée des lois de la nature conformes à l'expérience.