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Les autres théories ou peut être la votre...
 #4167  par GAIA
 
Un peu de lecture, un peu d'histoire, un peu de philosophie, un peu de physique, un peu de symbolisme :

Source : Sciences et Avenir
numéro hors série sur la physique quantique N° 148 - octobre-novembre 2006


Interview de Michel Bitbol,
spécialiste de philosophie de la physique quantique
Directeur de Recherche au CNRS
Auteur de nombreux ouvrages
dont "Mécanique quantique - une introduction philosophique" paru à Champs/Flammarion en 2003

Question :
Comment est né le Paradoxe du Chat de Schrödinger ?
Et, quel statut le physicien-philosophe autrichien accordait il à cet argument ?
Y voyait il un problème de physique ou un problème philosophique ?


"Schrödinger a formulé pour la première fois le paradoxe du chat en juillet-août 1935, dans une lettre à Einstein et dans un brouillon d'article paru finalement en novembre 1935.

Son objectif était de revoir sous un angle neuf une thèse qui venait d'être solidement argumentée dans le célèbre article d' Einstein, Podolsky et Rosen.

La thèse porte sur la fonction d'onde, curieuse entité mathématique qui a la forme d'une onde et ne permet de calculer que des probabilités.

Elle énonce que si on comprend la fonction d'onde comme une description de la réalité, en disant par exemple qu'elle dénote l'"état" réel des particules, cette description doit être incomplète.

Peut être est il admissible, commence par remarquer Schrödinger, de décrire la réalité microscopique par "un modèle flou" qui représente les atomes dans un état de superposition.

Mais, le formalisme de la mécanique quantique implique que ce flou et cette superposition se propagent de proche en proche jusqu'à des objets à grande échelle. Or, nous voyons bien que les propriétés de ces objets ne sont pas floues.

Dans la "situation parfaitement burlesque" du chat, l' état de superposition d'un atome radioactif se propage ainsi qu'à suggérer que le chat mort et le chat vivant sont "mélangés", ce que personne n'a jamais vu !

Cela suffit à Schrödinger en 1935 pour disqualifier l'idée que la fonction d'onde décrit la réalité et montrer qu'elle n'est en fait qu'un catalogue de prévisions".

Ce catalogue a d'ailleurs de curieuses propriétés, également identifiées par Schrödinger. Par exemple, la fait qu'on dispose pour un tout formé de plusieurs sous-systèmes ayant interagi, mais pas pour chaque partie ou chaque sous-système.

C'est la fâmeuse non séparabilité exprimée par l'intrication des fonctions d'onde.

Schrödinger considérait en somme son paradoxe du chat comme une expérience de pensée cruciale, destinée à jeter une lumière vive sur plusieurs problèmes d'interprétation de la mécanique quantique.

Ces problèmes se situent au contact de la physique et de la philosophie, dans ce que Schrödinger appelle les "fondements" de la théorie physique ; autrement dit dans les suppositions qu'on doit faire afin de donner sens aux symboles mathématiques de cette théorie.
 #4170  par quantique
 
Ne pas oublier aussi l'autre pôle, celui des orthodoxes dont Bohr et Heisenberg sont les principaux acteurs (Heisenberg qui est le père de la mécanique matricielle en 1925 et qui deviendra rapidement la mécanique quantique).

Leur approche, dès le départ, est dite de celle de l'école de Copenhague (lieu où ils oeuvraient) : la réalité n'est pas celle que l'on croit et il faut abandonner toute idée de représentation de la physique quantique. Bohr étendra ensuite son approche par le principe de complémentarité d'une telle manière que cela en devenait (à mon sens) plus très crédible.

Einstein & Schrödinger restaient, eux, plus attachés à une réalité concrète et indépendante de l'observateur. Pour eux, l'objet existe même sans la présence de l'appareil de mesure alors que l'école de Copenhague s'interdit de distinguer l'appareil de mesure de l'observé.
 #4235  par manuelarm
 
quantique qd tu dis que l'ecole de copenhague ne faisait pas de distinction entre l'appareil de mesure et l'obsrevé, ce n'est pas toute fait vrai, bohr et Heisenberg ne se sont pas focaliser sur le point de vue philosophique de la mecanique quantique, pour eux il etait important de completer rapidement la mecanique quantique, l'interpretation philosophique a ete surtout developper par leur disciple.
 #4267  par quantique
 
Désolé, encore pas d'accord mais comme je sens que mes posts sont sujet à critique quasi systématique, je ne peux que répondre...

L'approche épistémologique de la mécanique quantique a bel et bien été abordé et pas simplement survolé par ces 2 physiciens ; Bohr s'est par exemple largement étendu sur son principe de complémentarité au point d'en devenir parfois très limite quant à son champ d'application (par exemple les ethnies complémentaires......)

Heisenberg, lui, a souvent fait référence aux philosophes grecs et indiqué qu'il était urgent de revoir notre perception de la réalité. C'était bien entendu également un procédé pour accélérer l'acceptation de cette nouvelle physique souvent contraire au bon sens commun.
 #4275  par manuelarm
 
MEA CULPA, MAXIMA CULPA, j'ai relu un peu mes cours sur l'interpretation philosophique de la mécanique quantique, le marché allez dans mon sens aujourd hui et je me suis remis un peu à lire cet aprés-midi vu que je n'avais rien à faire, TU AS RAISON.
 #4290  par quantique
 
No soucis.

Je ne cherche pas à avoir raison, d'ailleurs sur la plupart des sujets théoriques, qui peut vraiment avoir raison si tant est que ce mot ait un sens ? simplement, de l'échange, contradictoire parfois, c'est bien car mutuellement enrichissant.

Pour la bourse, joker :) (même si je perçois quelques liens comme la théorie du chaos, l'effet papillon et autre effervescence quantique !!)

Bon, espérons que les cracks boursiers ne se reproduisent pas tous les 78 ans !