PARTIE I — Fondements géométriques et algébriques (Sections 1 à 100)
📘 Chapitre 1 — L’algèbre de Clifford Cl(0,3)Cl(0,3)
📘 Chapitre 1 — L’algèbre de Clifford Cl(0,3)Cl(0,3)
Section 1 — Postulat géométrique fondamental : l’éther réel et euclidien
1.1 Énoncé du postulat
Il existe un substrat physique réel, l’éther multivectoriel, dont la structure est entièrement décrite par l’algèbre de Clifford euclidienne à trois générateurs Cl(0,3). Tout phénomène observé — espace, temps, matière, interaction — n’est qu’une manifestation dynamique de cet éther.
1.2 Cadre mathématique immédiat
• L’espace physique est représenté par trois vecteurs orthonormés e₁, e₂, e₃ satisfaisant e_k² = −1.
• La fusion du scalaire (grade 0), du vecteur (grade 1), du bivecteur (grade 2) et du pseudoscalaire J = e₁e₂e₃ (grade 3) fournit une trame géométrique complète de dimension 8, remplaçant le couple « variété + tenseur métrique » des approches habituelles.
1.3 Euclidianité et temps scalaire
Contrairement au schéma de Minkowski, la signature est entièrement euclidienne : le temps propre t₀ est un scalaire positif juxtaposé aux trois directions spatiales, sans signe métrique opposé ni facteur imaginaire. Les boosts relativistes deviennent des rotations euclidiennes réelles dans le plan (t₀,x) : sin θ = β, cos θ = 1/γ.
1.4 Nature et rôle physique de l’éther
L’éther n’est ni fluide matériel ni médium passif : il est la relation active et auto-organisée entre les différents grades de Cl(0,3). Ce réseau d’interactions géométriques confère réalité aux objets ; il n’existe aucune entité ponctuelle « dans » l’espace : l’espace est ce réseau.
1.5 Principes méthodologiques associés
1. Émergence : masses, charges, constantes et lois doivent découler de la dynamique interne de l’onde de matière Ψ, sans ajout ad hoc.
2. Réalisme local : toute évolution est déterministe, régie par des équations différentielles locales dans l’éther euclidien.
3. Géométrisation : ce que l’on nomme « interaction » est une déformation géométrique du champ Ψ (via le gradient multivectoriel et les rotors locaux).
1.6 Instabilité du « vide » et nécessité de la structure
Un « vide » dépourvu de toute onde ou tension serait inconsistant : les générateurs produisent spontanément des termes de grades supérieurs, rendant l’état totalement inerte impossible. Tridimensionnalité, présence du pseudoscalaire et rotations bivectorielles résultent donc d’une instabilité géométrique qui force l’émergence de structure.
1.7 Conditions de cohérence
• Auto-consistance : l’équation d’onde fondamentale (section 12) doit se déduire uniquement de la géométrie de Cl(0,3) et de la conservation du flux multivectoriel.
• Reproductibilité : les phénomènes mesurés (dilatation temporelle, interactions connues, métrique gravitationnelle, etc.) doivent apparaître comme conséquences effectives, non comme axiomes externes.
En résumé, cette section fixe la pierre angulaire : un éther euclidien réel décrit par Cl(0,3) où espace, temps et matière sont unifiés dans une seule entité géométrique dynamique. Toutes les sections suivantes montreront comment ce postulat suffit à reconstruire — et parfois dépasser — la physique contemporaine.
Section 2 — Structure vectorielle de l’espace physique
2.1 Sous-espace de grade 1
Les vecteurs forment un sous-espace de dimension 3 dans Cl(0,3) :
v = v₁e₁ + v₂e₂ + v₃e₃ avec v₁,v₂,v₃ ∈ ℝ.
2.2 Signature (0,3) et carré négatif
Chaque générateur vérifie eₖ² = -1.
Ainsi le carré géométrique d’un vecteur est strictement négatif :
v² = v·v = -,(v₁² + v₂² + v₃²) < 0.
On définit la norme euclidienne positive par |v|² ≡ -v².
2.3 Addition vectorielle
Pour tout u,v et scalaires réels α,β : αu + βv reste un vecteur. La superposition linéaire décrit déplacements, impulsions, courants.
2.4 Orientation
La triade directe (e₁,e₂,e₃) fixe l’orientation de l’espace ; le produit extérieur e₁∧e₂∧e₃ définit le volume positif.
2.5 Opérations fondamentales
• Produit scalaire : u·v = -,(u₁v₁ + u₂v₂ + u₃v₃).
• Produit extérieur : u∧v engendre un bivecteur (plan orienté).
• Projection : l’opérateur ⟨·⟩₁ extrait la partie de grade 1 d’un multivecteur.
2.6 Rotations euclidiennes internes
Un bivecteur unitaire B génère la rotation R = \exp(B θ/2).
L’action sandwichée v′ = R,v,R̃ conserve |v|.
2.7 Dualité vecteur / bivecteur
Multiplier un bivecteur par le pseudoscalaire I = e₁e₂e₃ retourne un vecteur axial : I(e₁∧e₂) = e₃. Cette dualité relie moments angulaires et plans de rotation.
2.8 Résumé
Dans Cl(0,3), tout vecteur a un carré négatif et une norme positive |v| = √(-v²). Cette structure vectorielle sert de charpente aux bivecteurs, rotors et, plus loin, à la dynamique ondulatoire de la matière.
Section 3 — Définition des bases orthonormées e₁, e₂, e₃
3.1 Choix d’une triade génératrice
On fixe trois éléments de grade 1 : e₁, e₂, e₃. Ils constituent la base vectorielle minimale nécessaire pour engendrer tout l’algèbre Cl(0,3).
3.2 Conditions d’orthogonalité et de norme
• Orthogonalité : eᵢ·eⱼ = 0 pour i ≠ j.
• Norme négative : eᵢ² = -1 pour chaque i = 1,2,3.
Le carré est négatif parce que la signature est (0,3) : il n’existe aucune direction « temps » de signe opposé, seulement trois directions d’espace à carré négatif.
3.3 Anticommutation fondamentale
Les générateurs satisfont la relation
eᵢeⱼ = -eⱼeᵢ (i ≠ j).
Cette anticommutation garantit que le produit de deux vecteurs non parallèles est un bivecteur ; elle sous-tend l’orientation interne de l’espace.
3.4 Orientation de la triade
La triade (e₁,e₂,e₃) est choisie directe ; son produit extérieur maximal
e₁ ∧ e₂ ∧ e₃
définit le volume positif et engendre plus tard le pseudoscalaire I = e₁e₂e₃.
3.5 Représentation d’un vecteur quelconque
Tout vecteur spatial s’écrit
v = v₁e₁ + v₂e₂ + v₃e₃,
et possède un carré négatif : v² = -,(v₁² + v₂² + v₃²). La norme euclidienne usuelle est alors donnée par |v| = √(-v²).
3.6 Importance pour la suite
• Ces trois générateurs suffisent à construire tous les multivecteurs (grades 0 à 3).
• Ils définissent les plans de rotation (bivecteurs) et le volume orienté (trivecteur).
• Leur anticommutation permettra, dès la section 4, d’introduire le produit géométrique unique qui unifie produit scalaire et extérieur.
Ainsi établie, la triade orthonormée e₁,e₂,e₃ sert de charpente à l’ensemble de l’édifice algébrique et physique développé dans le traité.
Section 4 — Produit géométrique : fusion du scalaire et du produit extérieur
4.1 Définition générale
Pour deux vecteurs quelconques a et b de Cl(0,3) on définit le produit géométrique par
ab = a·b + a∧b.
• La partie a·b est un scalaire (grade 0).
• La partie a∧b est un bivecteur (grade 2) représentant l’aire orientée du parallélogramme formé par a et b.
4.2 Projections de grade
On extrait chaque composante par les opérateurs
⟨ ab ⟩₀ = a·b (scalaire)
⟨ ab ⟩₂ = a∧b (bivecteur)
Les grades sont orthogonaux ; ainsi le produit géométrique réunit en une seule opération la métrique (produit scalaire) et la structure orientée (produit extérieur).
4.3 Antisymétrie et commutation
Pour tout couple de vecteurs :
ab + ba = 2,a·b (terme purement scalaire)
ab - ba = 2,a∧b (terme purement bivectoriel)
Le commutateur encode donc l’aire, tandis que l’anticommutateur encode la métrique.
4.4 Exemple sur la base orthonormée
Avec les générateurs e₁² = e₂² = e₃² = -1 et eᵢeⱼ = -eⱼeᵢ pour i ≠ j :
e₁e₂ = e₁·e₂ + e₁∧e₂ = 0 + e₁∧e₂ (pur bivecteur)
e₁e₁ = -1 (pur scalaire négatif)
Ainsi la table complète des produits de base est entièrement déterminée par ces règles d’anticommutation.
4.5 Carré d’un vecteur et norme positive
Pour tout vecteur v : v² = v·v = -(|v|)².
On retrouve la norme euclidienne positive par |v| = √(-v²), cohérente avec la signature (0,3).
4.6 Associativité et distributivité
Le produit géométrique est associatif : ic = a(bc)[/i].
Il est également distributif sur l’addition : a(b + c) = ab + ac.
Ces propriétés garantissent une algèbre complète sans avoir besoin d’introduire des règles externes.
4.7 Importance pour les rotors
En section 6 on montrera que les rotors sont des exponentielles de bivecteurs : R = exp(B θ/2). Leur action sur un multivecteur M utilise la structure associative du produit géométrique : M′ = R M R̃. Sans ce produit unique, la fusion cohérente des rotations et des mesures de longueur serait impossible.
4.8 Résumé
Le produit géométrique fournit le cœur opérationnel de Cl(0,3) :
• il unifie la mesure (scalaire) et l’orientation (bivecteur),
• il encode simultanément la métrique et les aires,
• il rend possible une description compacte des rotations, des boosts et des interactions qui seront développées dans les chapitres suivants.
Section 5 — Définition et propriétés des bivecteurs eᵢ ∧ eⱼ
5.1 Définition
Pour chaque couple d’indices distincts i < j dans {1 ; 2 ; 3}, on définit le bivecteur élémentaire
Bᵢⱼ ≡ eᵢ ∧ eⱼ = eᵢ eⱼ.
Il représente le plan orienté formé par les deux vecteurs de base concernés.
5.2 Antisymétrie
Le produit extérieur est antisymétrique :
eᵢ ∧ eⱼ = − eⱼ ∧ eᵢ.
Ainsi B₁₂ = − B₂₁, etc.
5.3 Carré négatif
Dans la signature (0, 3) où eᵢ² = −1, on obtient
i² = (eᵢ eⱼ)(eᵢ eⱼ) = −eᵢ² eⱼ² = −1.[/i]
Chaque bivecteur possède donc une norme négative et son inverse vaut simplement − Bᵢⱼ.
5.4 Base complète du grade 2
Les trois bivecteurs fondamentaux
B₁₂, B₂₃, B₃₁
constituent une base de l’espace de grade 2. Tout bivecteur quelconque B se décompose ainsi :
B = α B₁₂ + β B₂₃ + γ B₃₁ avec α, β, γ réels.
5.5 Orientation et signe
Le signe de Bᵢⱼ reflète l’orientation directe de la triade (e₁, e₂, e₃). Par exemple, e₁ ∧ e₂ correspond naturellement à la direction e₃ selon la règle de la main droite.
5.6 Dualité vecteur / bivecteur
En multipliant par le pseudoscalaire I = e₁ e₂ e₃ :
I B₁₂ = e₃, I B₂₃ = e₁, I B₃₁ = e₂.
Chaque plan orienté est donc dual d’un vecteur axial orthogonal à ce plan.
5.7 Génération des rotations
Soit Bnorm = B / |B| un bivecteur unitaire. Il engendre la rotation
R = exp(Bnorm θ ⁄ 2).
Le sandwich R v R̃ fait pivoter tout vecteur v dans le plan de Bnorm d’un angle θ.
5.8 Commutation avec les vecteurs
Pour un vecteur arbitraire a :
Bᵢⱼ a = eᵢ(eⱼ a) − (eᵢ·a) eⱼ + (eⱼ·a) eᵢ.
Cette identité sépare a en composantes parallèle et perpendiculaire au plan défini par Bᵢⱼ.
5.9 Projection de grade
L’opérateur ⟨·⟩₂ isole la partie bivectorielle d’un produit géométrique ; pour deux vecteurs a et b :
⟨a b⟩₂ = a ∧ b.
5.10 Résumé
• Les bivecteurs constituent le grade 2, sont antisymétriques et vérifient (Bᵢⱼ)² = −1.
• Leur dualité avec les vecteurs via I lie plans et axes.
• En tant que générateurs de rotations, ils seront essentiels pour décrire le spin, les champs magnétiques et les transformations internes abordées plus loin dans le traité.
Section 6 — Construction du trivecteur I = e₁ e₂ e₃
6.1 Définition
On appelle trivecteur (ou pseudoscalaire) l’élément
I = e₁ e₂ e₃
obtenu en multipliant les trois vecteurs de base dans l’ordre direct.
6.2 Élément central de Cl(0,3)
I commute avec tout autre élément de l’algèbre :
I M = M I pour tout multivecteur M.
Autrement dit, malgré son grade 3, il se comporte comme un vrai scalaire au regard des produits internes.
6.3 Carré unitaire
Dans la signature adoptée (eᵢ² = −1), on obtient
I² = +1.
I est donc idempotent ; son propre inverse est lui-même :
I⁻¹ = I.
6.4 Dualité interne
Grâce à I, tout bivecteur se transforme en vecteur axial et réciproquement :
I (e₁ ∧ e₂) = e₃,
I (e₂ ∧ e₃) = e₁,
I (e₃ ∧ e₁) = e₂.
De même, la multiplication par I fait passer d’un scalaire à un trivecteur et inversement.
6.5 Orientation et volume élémentaire
I encode le volume unitaire orienté de l’espace réel. Changer l’ordre des générateurs (par exemple e₂ e₁ e₃) change le signe d’I et donc l’orientation globale.
6.6 Aucune fonction de rotation
Contrairement aux bivecteurs de grade 2, I n’engendre pas de rotations ni de boosts ; son rôle est purement scalaire : mesure d’orientation, opérateur de dualité et facteur de normalisation.
6.7 Projection de grade 3
L’opérateur ⟨·⟩₃ extrait la composante trivectorielle d’un multivecteur. Pour trois vecteurs a, b, c :
⟨a ∧ b ∧ c⟩₃ = (a·(b × c)) I.
6.8 Résumé
• I est l’élément unique de grade 3, central, avec I² = +1.
• Il sert à définir l’orientation de l’espace et à établir la dualité entre plans (grade 2) et axes (grade 1).
• Ne jouant aucun rôle de générateur de rotation, il reste un scalaire au sein de la dynamique qui sera développée dans les chapitres suivants.
Section 7 — Signature euclidienne de Cl₃ et intervalle invariant t² + r²
7.1 Norme géométrique : rappel de la section 18
Pour tout multivecteur M, on définit la norme scalaire réelle par :
|M|² = M × M̃
où M̃ est la réversion. Cas particuliers :
– Pour un scalaire a : |a|² = a²
– Pour un vecteur v = v₁e₁ + v₂e₂ + v₃e₃ : |v|² = v₁² + v₂² + v₃²
– Pour un bivecteur B = b₁e₂e₃ + b₂e₃e₁ + b₃e₁e₂ : |B|² = b₁² + b₂² + b₃²
– Pour le trivecteur I = e₁e₂e₃ : |I|² = +1
7.2 Paravecteur-évènement
On représente un évènement par :
X = t + r,
où t est un scalaire réel (temps propre), et r = x e₁ + y e₂ + z e₃.
La réversion est :
M̃ = t – r.
On en déduit la norme :
|X|² = X × X̃ = t² + r²
7.3 Origine du signe +
La signature est homogène : tous les eₖ satisfont eₖ² = –1, ce qui donne une norme positive pour les vecteurs réels, puisque r² = x² + y² + z².
Le carré total d’un paravecteur t + r est donc bien :
(t + r)(t – r) = t² + r²
7.4 Transformations compatibles avec t² + r²
Un boost actif est une rotation dans le plan (t, ê), avec ê un vecteur unitaire.
Le rotor s’écrit :
L = cos θ + ê sin θ
et agit par :
X′ = L × X
Ce boost conserve la norme :
|X′|² = |X|² = t² + r²
7.5 Lecture physique
– Le temps t est une coordonnée scalaire pure.
– Le vecteur r décrit la position spatiale.
– Leur norme quadratique t² + r² est l’invariant géométrique absolu.
Les phénomènes de dilatation du temps et de contraction des longueurs se déduisent des effets de rotation euclidienne sur ces composantes.
7.6 Avantages du formalisme Cl₃
• Pas de coordonnée à signature opposée : temps et espace ont même statut métrique.
• Pas d’unité imaginaire : le bivecteur remplit ce rôle dans les oscillations internes.
• La norme |M|² = M × M̃ s’applique uniformément à tous les grades : scalaire, vecteur, bivecteur, trivecteur.
7.7 Transition vers la table complète (section 8)
Avec cette structure homogène, nous pouvons maintenant établir la table de multiplication complète de Cl₃, base de toutes les constructions dynamiques du traité.
Section 8 — Table de multiplication complète de Cl₃ (signature eᵢ² = –1, I² = +1)
L’algèbre Cl₃ contient exactement huit éléments linéairement indépendants, répartis selon leur grade :
– Grade 0 : le scalaire 1
– Grade 1 : les vecteurs e₁, e₂, e₃
– Grade 2 : les bivecteurs e₁e₂, e₂e₃, e₃e₁
– Grade 3 : le trivecteur I = e₁e₂e₃ (aussi appelé pseudoscalaire)
8.1 Règles fondamentales
– Anticommutation : eᵢ × eⱼ = – eⱼ × eᵢ si i ≠ j
– Carrés :
* eᵢ² = –1 (vecteurs)
* (eᵢeⱼ)² = –1 (bivecteurs)
* I² = +1 (trivecteur)
8.2 Exemples de produits directs
– e₁ × e₂ = e₁e₂ (bivecteur pur)
– e₂ × e₁ = – e₁e₂
– e₁ × e₁ = –1 (scalaire)
– e₁e₂ × e₂e₃ = e₁e₃ (bivecteur)
– e₁ × e₂e₃ = I (trivecteur)
– I × e₁ = – e₂e₃
– I × I = +1
– e₂ × I = e₃e₁
– e₃ × e₁ = – e₃e₁
8.3 Structure multiplicative de Cl₃
Chaque produit de deux éléments de base donne soit :
– un élément de même grade,
– un élément de grade supérieur ou inférieur,
– ou un scalaire (si l’on contracte un vecteur avec lui-même).
La multiplication géométrique est associative mais non commutative.
8.4 Comportement du pseudoscalaire
Le trivecteur I = e₁e₂e₃ est central dans l’algèbre :
– Il commute avec tous les éléments de Cl₃
– Il représente l’orientation volumique de l’espace
– Il vérifie : I² = +1
8.5 Synthèse opérationnelle
La connaissance de ces huit produits de base, et des règles d’anticommutation, suffit à reconstruire :
– tout développement algébrique multivectoriel,
– les normes (via la réversion : |M|² = M × M̃),
– les rotors (produits exponentiels de bivecteurs),
– les projecteurs (ex. chiralité, spin, polarisation),
– et toutes les opérations physiques (boosts, rotations, contractions, dynamiques internes).
8.6 Transition vers la suite
Cette structure algébrique complète permet désormais de passer au traitement différentiel des champs multivectoriels, avec l’introduction de l’Octogradient, des opérateurs par grade, et des équations dynamiques qui en découlent.
Section 9 — Interprétation géométrique des multivecteurs
9.1 Décomposition par grades
Tout élément de Cl₃ se sépare en quatre composantes orthogonales :
M = s (scalaire) + v (vecteur) + B (bivecteur) + pI (trivecteur)
avec I = e₁e₂e₃.
9.2 Grade 0 — scalaire (point sans direction)
Valeur réelle pure ; aucune orientation. Sert à coder masses, temps propres, facteurs d’échelle.
Norme : |s|² = s² (positive).
9.3 Grade 1 — vecteur (segment orienté)
v = v₁e₁ + v₂e₂ + v₃e₃. Représente positions, impulsions, champs directionnels.
Carré géométrique : v × v = −(v₁²+v₂²+v₃²).
Norme euclidienne définie par r² = −v × v = x²+y²+z².
9.4 Grade 2 — bivecteur (surface orientée)
B = β₁e₂e₃ + β₂e₃e₁ + β₃e₁e₂. Représente plans, aires et axes de rotation (spin, champ magnétique).
Carré : B × B = −(β₁²+β₂²+β₃²).
Norme : |B|² = −B × B (positive).
9.5 Grade 3 — trivecteur (volume orienté)
I encode le volume unitaire et l’orientation globale.
Carré : I² = + 1 ; |pI|² = p².
Commute avec tout ; joue le rôle d’opérateur de dualité interne.
9.6 Dualité interne](vecteur ↔ bivecteur)
Multiplier par I échange plans et axes :
I(e₁e₂) = e₃, I(e₂e₃) = e₁, I(e₃e₁) = e₂.
Cette correspondance relie, par exemple, un plan de rotation (spin) au vecteur axial classique.
9.7 Orthogonalité structurelle
Les quatre grades sont mutuellement orthogonaux : la projection ⟨M⟩₀, ⟨M⟩₁, ⟨M⟩₂, ⟨M⟩₃ extrait chaque composante sans mélange.
Produit intérieur de deux grades distincts : nul.
9.8 Signification physique conjointe
– Scalaire : densités et horloges internes.
– Vecteur : flux spatiaux, positions instantanées.
– Bivecteur : rotations internes, champs transverses.
– Trivecteur : mémoire volumique, orientation globale.
9.9 Norme multivectorielle complète
|M|² = M × M̃ = s² − |v|² − |B|² + p²
(contribution positive des grades pairs, négative des grades impairs de dimension 1 et 2).
9.10 Synthèse
Cl₃ offre une représentation unifiée où points, segments, surfaces et volumes coexistent dans un seul objet algébrique. Les chapitres suivants exploiteront cette palette pour décrire dérivées, opérateurs dynamiques et interactions, toujours en termes de projections scalarisées et de normes invariantes établies ici.
Section 10 — Grades et décomposition multivectorielle (0 à 3)📘 Chapitre 2 — Topologie de l’espace-temps multivectoriel
10.1 Les quatre familles fondamentales
Tout élément de Cl₃ se sépare en quatre blocs orthogonaux :
M = ⟨M⟩₀ + ⟨M⟩₁ + ⟨M⟩₂ + ⟨M⟩₃
= s (grade 0) + v (grade 1) + B (grade 2) + pI (grade 3)
Grade Symbole Géométrie Carré géom. « Norme » (positive)
0 s Point / mesure s²
1 v = vᵢeᵢ Segment orienté −r²
2 B = βᵢ Eᵢ Surface orientée −b²
3 p I Volume orienté +p²
(Eᵢ désigne e₂e₃, e₃e₁, e₁e₂ ; r² = x²+y²+z² ; b² = β₁²+β₂²+β₃².)
10.2 Opérateurs de projection ⟨ · ⟩g
Les projecteurs ⟨ · ⟩₀, ⟨ · ⟩₁, ⟨ · ⟩₂, ⟨ · ⟩₃ extraient respectivement scalaire, vecteur, bivecteur et trivecteur ; ils vérifient :
⟨⟨M⟩g⟩h = 0 pour g ≠ h et = ⟨M⟩g pour g = h.
La somme des quatre projections restitue exactement M.
10.3 Orthogonalité structurelle
Le produit intérieur de deux composantes de grades distincts est nul ; ainsi la norme globale
|M|² = M × Ṁ = s² − r² − b² + p²
se décompose sans terme croisé.
10.4 Produit géométrique entre grades (règles rapides)
g₁ × g₂ 0 1 2 3
0 g₂ g₂ g₂ g₂
1 1+2 0+2 1+3 2
2 1+3 1+3 0+2 1
3 g₂ g₂ g₁ 0
Une case « 0+2 » signifie : le produit d’un scalaire (0) et d’un vecteur (1) donne un vecteur (1) ; le produit de deux vecteurs (1×1) donne un scalaire (0) et un bivecteur (2), etc.
10.5 Paires impaires et paires
• Sous-algèbre paire (grades 0 + 2) → rotors, métriques, invariants.
• Sous-algèbre impaire (grades 1 + 3) → opérateurs de courant ou de dualité.
Le découpage pair/impair simplifie la factorisation des équations d’onde : les rotors appartiennent toujours à la partie paire.
10.6 Exemple numérique
Soit Ψ = 3 + 2e₁ + 5e₂e₃ + 7I.
Projections : ⟨Ψ⟩₀ = 3 ; ⟨Ψ⟩₁ = 2e₁ ; ⟨Ψ⟩₂ = 5e₂e₃ ; ⟨Ψ⟩₃ = 7I.
Norme : |Ψ|² = 3² − (2)² − (5)² + 7² = 9 − 4 − 25 + 49 = 29.
10.7 Utilité physique des projections
· grade 0 → mass-énergie scalaire, temps propre ;
· grade 1 → flux espacials, impulsion ;
· grade 2 → spin interne, champs bivectoriels ;
· grade 3 → densité volumique pseudo-scalaire (mémoire gravitationnelle).
10.8 Conservation par grade
Les équations dynamiques se projettent sur chaque grade ; on obtient des lois de conservation distinctes (énergie, courant, spin) tout en travaillant avec un unique champ multivectoriel.
10.9 Pont vers la dynamique
Cette décomposition fixe la palette géométrique du traité : toutes les dérivées (Octogradient), rotors, opérateurs internes et couplages physiques agiront sur les quatre grades en respectant les règles du tableau 10.4.
10.10 Résumé
La structure à quatre grades de Cl₃ fournit un “système de coordonnées internes” plus riche que le quatuor (t, x, y, z). Elle permet d’écrire chaque grandeur physique comme somme de blocs orthogonaux, de définir des invariants clairs et de séparer naturellement les lois de conservation qui gouverneront les parties suivantes du traité.
Section 11 — Temps scalaire comme axe propre de l’éther
11.1 Notion de temps interne
Le temps est incarné par un scalaire pur t₀ de grade 0 dans Cl₃. Il ne se combine jamais directement avec les générateurs eₖ (grade 1) et commute avec tout élément de l’algèbre. Il constitue l’axe temporel propre de l’éther.
11.2 Séparation temps / espace
Un événement est représenté par un paravecteur :
X = t₀ + r
où r = x e₁ + y e₂ + z e₃ est un vecteur spatial pur.
Le temps t₀ est une coordonnée indépendante, séparée de l’espace, et mesurable universellement.
11.3 Dérivée temporelle pure
L’opérateur
∂₀ ≡ ∂ / ∂t₀
agit uniquement sur les composantes scalaires d’un champ. Il n’engendre aucune composante vectorielle ou bivectorielle.
11.4 Simultanéité absolue
Deux points ayant le même t₀ sont considérés comme simultanés.
Toute rupture apparente de simultanéité vient d’une transformation active (boost euclidien), et non d’une propriété métrique du temps.
11.5 Boosts euclidiens scalaire–vectoriel
Un changement de référentiel dans l’éther est décrit par un rotor :
L = cos θ + ê sin θ
où ê est un vecteur unitaire. L’action :
X′ = L × X × L̃
effectue une rotation dans le plan (t₀, ê), mélangeant le temps et la direction spatiale ê sans changer la norme t₀² + r².
11.6 Formules de transformation
En posant β = tan θ et γ = 1 / √(1 + β²), on obtient :
t₀′ = γ × (t₀ + β × ê·r)
r′ = r + (γ – 1) × (ê·r) × ê + γ × β × t₀ × ê
Ce sont les équivalents géométriques des transformations de Lorentz dans un cadre euclidien réel.
11.7 Mesure des fréquences propres
Une onde stationnaire de forme Ψ = A × exp(B × ω × t₀) conserve la fréquence ω dans tous les référentiels.
Le facteur B est un bivecteur tel que B² = –1, jouant le rôle d’oscillateur interne réel.
11.8 Absence d’unité imaginaire
Aucune unité imaginaire n’est introduite :
la distinction entre espace et temps provient uniquement des grades et de la structure des rotors. Le temps est réel, scalaire, et indépendant du plan spatial.
11.9 Compatibilité avec l’expérience
Les phénomènes comme la dilatation du temps ou la contraction des longueurs se retrouvent dans ce cadre, avec c = 1. Ils résultent directement des boosts internes, sans modification de la norme t₀² + r².
11.10 Transition vers la suite
Ce temps scalaire t₀ deviendra l’axe de référence pour la dérivation dynamique par l’Octogradient. Les sections suivantes établiront les opérateurs complets reliant les quatre grades (scalaire, vecteur, bivecteur, trivecteur) dans la dynamique de l’onde Ψ.
Section 12 — Le volume pseudoscalaire comme mesure du déplacement
12.1 Définition du pseudoscalaire I
Dans Cl₃ le trivecteur
I = e₁e₂e₃
est appelé pseudoscalaire. Il représente simultanément le volume unitaire orienté et la chiralité de l’espace.
12.2 Commutation et dualité
I commute avec tout multivecteur (I M = M I) et vérifie I² = +1.
Il réalise la dualité interne : pour tout bivecteur B, I B renvoie le vecteur axial orthogonal.
12.3 Volume élémentaire orienté
Multiplié par un scalaire p, p I code un volume orienté de « densité » p. Son carré géométrique est positif :
(p I)² = +p².
12.4 Mesure du déplacement volumique
Lorsqu’une onde-matière Ψ se propage, la variation de sa composante p I traduit un déplacement pseudoscalaire, autrement dit un flux volumique local de l’éther.
12.5 Gradient pseudoscalaire ∇·(I·Ψ)
L’opérateur ∇₀ agit sur p I par dualité :
⟨∇₀ Ψ⟩₃ = ∂₀ p + ∇·(I v)
mesure la création ou l’annihilation locale de volume pseudoscalaire.
12.6 Conservation de volume interne
Pour une dynamique sans création volumique, on impose
∂₀ p + ∇·(I v) = 0.
C’est l’équivalent multivectoriel de la continuité de masse.
12.7 Rôle physique dans la gravitation interne
Les chapitres ultérieurs montreront que p I module la constante effective de gravitation en créant une « mémoire volumique » ; une variation de p I équivaut à un champ gravitationnel centré.
12.8 Interaction avec les autres grades
Le pseudoscalaire couple naturellement au scalaire (s → s+p) et aux vecteurs via I v, étendant les transformations actives au volume ainsi qu’à la phase.
12.9 Projection de grade 3
La projection ⟨Ψ⟩₃ isole p I. Dans toute équation d’onde, ce canal capture les effets volumétriques (pression interne, gravitation).
12.10 Transition
Ayant défini I et son rôle de mesure de déplacement volumique, la section 13 construira la table de dualité complète entre grades et établira les opérateurs fondamentaux (Octogradient et conjuguais) sur tous les grades.
Section 13 — Orientation des composantes : signes et chiralité
13.1 Triade directe et base orientée
La triade (e₁, e₂, e₃) est dite directe si
e₁ ∧ e₂ ∧ e₃ = +I
et inversée si
e₂ ∧ e₁ ∧ e₃ = –I
Ce choix fixe le sens positif des volumes et détermine la chiralité de tout multivecteur.
13.2 Signes des permutations
Pour tout triplet (i, j, k) de {1, 2, 3}, la permutation cyclique (1→2→3) conserve le signe de I, tandis qu’une permutation transposée l’inverse :
eᵢ ∧ eⱼ ∧ eₖ = sgn(i, j, k) × I
avec sgn(i, j, k) = +1 pour une permutation paire, –1 pour une permutation impaire.
13.3 Chiralité des bivecteurs
Chaque bivecteur Bᵢⱼ = eᵢ ∧ eⱼ possède un dual axial
I × Bᵢⱼ = ± eₖ
dont le signe dépend de l’orientation de la base. Cette dualité relie le plan de rotation à l’axe orthogonal orienté, définissant la chiralité interne des rotations.
13.4 Commutation et double inversion
Le pseudoscalaire I commute avec les scalaires et bivecteurs, mais anticommute avec les vecteurs :
I × eᵢ = – eᵢ × I
Donc I² × eᵢ = eᵢ.
Une double inversion (inversion de triade suivie de I → –I) ramène à la configuration initiale.
13.5 Chiralité et inversion de parité
L’opération de parité P se réalise par :
P(M) = I × M × I⁻¹
Elle laisse invariants les scalaires et les trivecteurs, mais inverse le signe des vecteurs et des bivecteurs, ce qui reproduit la notion classique de symétrie spatiale inversée.
13.6 Signes dans le produit géométrique
Quand on échange deux facteurs a et b dans le produit géométrique, on obtient :
b × a = (–1)^(grade(a) × grade(b)) × a × b
où grade(a) est le grade (0 à 3) de l’élément a. Cette règle garantit la cohérence des signes dans toutes les combinaisons multivectorielles.
13.7 Chiralité et dynamique physique
– Un rotor de spin chirale (bivecteur × I) permet de distinguer les rotations horaires et antihoraires.
– Les interactions faibles sélectionnent une seule chiralité, notamment dans les champs vectoriels et les spinors. Cette sélection repose entièrement sur les conventions d’orientation définies ici.
13.8 Projection sur la composante chirale
On peut extraire la chiralité droite avec l’opérateur :
Γ = (1 + I) / 2
et la chiralité gauche avec :
(1 – I) / 2
Ces projecteurs permettent de séparer les deux modes dynamiquement et géométriquement.
13.9 Cohérence interne
Toutes les formules algébriques reposent sur les conventions de chiralité et le fait que I² = +1. Cela assure la compatibilité des signes, la stabilité des projections et l’unicité des comportements physiques sous transformation.
13.10 Transition
Ces conventions d’orientation et de chiralité étant établies, nous allons maintenant construire l’Octogradient, qui agit différemment selon le grade, et introduire ses opérateurs conjugués essentiels.
Section 14 — Notion de dualité (grade complémentaire)
14.1 Définition de la dualité interne
Dans Cl₃, on définit l’opérateur de dualité D comme la multiplication par le pseudoscalaire I = e₁e₂e₃. Pour tout élément M,
D(M) = M I.
Cela transforme un élément de grade g en un élément de grade 3–g.
14.2 Effets sur chaque grade
· Scalaire (grade 0) ↔ trivecteur (grade 3)
D(s) = s I et D(p I) = p I² = p
· Vecteur (grade 1) ↔ bivecteur (grade 2)
D(vᵢeᵢ) = (vᵢeᵢ) I ∈ span{eⱼeₖ}
D(bⱼ eₖeₗ) = (bⱼ eₖeₗ) I ∈ span{eₘ}
14.3 Propriétés algébriques
· Centralité partielle : I commute avec les scalaires et bivecteurs, anticommute avec vecteurs.
· Involution : appliquer deux fois redonne l’élément initial, à un signe près selon la signature :
D(D(M)) = M I² = +M.
14.4 Dualité et normes
La norme géométrique |M|² = M Ṁ reste inchangée sous dualité, puisque I Ṝ = Ṝ I et I²=+1 :
|D(M)|² = (M I)(Ṁ I) = M Ṁ I² = |M|².
14.5 Lecture géométrique
· Prendre le dual d’un vecteur revient à passer du segment orienté à la surface orthogonale.
· Prendre le dual d’un scalaire le transforme en volume élémentaire orienté.
14.6 Applications physiques
· Spin ↔ moment magnétique : un bivecteur de spin dualisé produit le vecteur moment magnétique axial.
· Champ E ↔ champ B : dualiser les composantes spatiales d’un champ électrique donne les composantes magnétiques, et inversement.
14.7 Projection par dualité
On peut extraire directement la composante duale de M via
⟨M⟩{3–g} = D(⟨M⟩{g}).
Cela permet, après projection sur un grade, de construire ses effets complémentaires sans recourir à l’opérateur géométrique complet.
14.8 Cohérence topologique
La dualité crée un lien bijectif entre les sous-espaces de grades g et 3–g, assurant que l’algèbre est auto-complète : aucun grade ne reste isolé.
14.9 Neutralité dynamique
Comme D commute avec la réversion et préserve la norme, elle ne modifie aucune loi de conservation : on peut toujours reformuler une équation d’onde en termes du dual de ses composantes.
14.10 Transition vers les opérateurs
La dualité étant établie, la section suivante définira explicitement l’Octogradient et montrera comment ses projections et ses conjugués interagissent grade par grade, en tirant parti de cette complémentarité.
Section 15 — Temps, espace, rotation, volume : quatre types de dimensions
15.1 Les quatre grades fondamentaux comme dimensions internes
L’algèbre de Clifford Cl₃ possède quatre types de composantes irréductibles, appelées "grades", qui définissent les quatre dimensions internes de toute entité physique :
– Grade 0 : scalaire (temps propre, phase, énergie)
– Grade 1 : vecteur (espace, position, impulsion)
– Grade 2 : bivecteur (rotation, spin, champ magnétique)
– Grade 3 : trivecteur ou pseudoscalaire (volume orienté, mémoire, gravitation)
15.2 Chacun exprime un mode fondamental d’évolution
– Le temps scalaire défile comme une phase locale.
– L’espace vectoriel structure la position et le mouvement.
– La rotation bivectorielle encode les oscillations internes et la simultanéité.
– Le volume pseudoscalaire accumule la mémoire ondulatoire et la tension géométrique.
15.3 Irréductibilité géométrique des grades
Chaque grade est orthogonal aux autres. On ne peut pas exprimer une rotation comme une position, ni un volume comme un temps. Ces composantes sont indépendantes et fondamentales.
15.4 Tableau de correspondance physique
· Scalaire (grade 0) : temps propre, masse, énergie
· Vecteur (grade 1) : position spatiale, vitesse, direction
· Bivecteur (grade 2) : spin, champ magnétique, simultanéité
· Trivecteur (grade 3) : volume orienté, courbure, mémoire gravitationnelle
15.5 Toute onde physique active les quatre dimensions
Une onde réelle dans Cl₃ ne vit pas seulement dans l’espace et le temps :
elle possède une extension spatiale (vecteur), une fréquence (scalaire), une rotation interne (bivecteur), et une composante volumique (trivecteur).
15.6 La métrique complète doit inclure les quatre grades
Une métrique réduite (ex. temps + espace) est toujours partielle. Une métrique fondée sur Cl₃ inclut obligatoirement les quatre formes d’évolution : scalaire, vectorielle, bivectorielle et trivectorielle.
15.7 Unicité géométrique de Cl₃
Cl₃ est la seule algèbre réelle de dimension 8 qui :
– contient un scalaire,
– trois directions spatiales,
– trois plans de rotation,
– un volume orienté global,
le tout dans un seul objet unifié.
15.8 Répartition des interactions physiques
– Interaction électromagnétique : agit sur les vecteurs (champ E) et bivecteurs (champ B)
– Interaction gravitationnelle : agit sur les scalaires (masse) et trivecteurs (courbure)
– Interaction faible : sensible à la chiralité (liaison bivecteur–vecteur)
– Interaction forte : agit sur les combinaisons bivectorielles croisées
15.9 Structure quadridimensionnelle réelle
Le monde physique n’est pas simplement 3D + temps :
il est quadridimensionnel au sens réel de Cl₃ :
(temps scalaire, espace vectoriel, rotation bivectorielle, volume pseudoscalaire)
15.10 Transition vers les opérateurs dérivatifs
Les prochaines sections définiront les opérateurs différentiels fondamentaux (Octogradient, conjugaison, réversion) et leur action spécifique sur chacun de ces quatre types de dimension.
Section 16 — Distinction entre bivecteurs de spin et de boost
16.1 Deux rôles géométriques du grade 2
Les bivecteurs (éléments de grade 2 de Cl₃) ont deux usages géométriques distincts :
– Ils peuvent engendrer des rotations spatiales internes (spin),
– Ou générer des boosts euclidiens lorsqu’ils agissent en combinaison avec un scalaire.
16.2 Bivecteur de spin pur
Un bivecteur de spin Bₛ = eᵢ ∧ eⱼ représente une rotation dans le plan (eᵢ, eⱼ). Il engendre un rotor :
Rₛ = cos(θ) + Bₛ sin(θ)
Ce rotor agit uniquement dans le sous-espace spatial, en conservant les composantes scalaires et trivectorielles. Il réalise une rotation interne sans impliquer le temps.
16.3 Bivecteur de boost pur
Un bivecteur de boost B_b intervient dans un rotor mixte avec un scalaire :
L_b = cos(θ) + B_b sin(θ)
avec la condition de normalisation : S² + B_b² = 1.
Ce bivecteur n’est plus un plan spatial pur mais une combinaison scalaire–vectorielle. Il induit un mélange entre le temps propre (scalaire) et une direction spatiale (vecteur), modifiant la simultanéité et les distances.
16.4 Origine de la distinction
La différence vient du contexte d’application :
– Bₛ est utilisé seul pour générer des rotations internes (spin), dans des rotors purement pairs.
– B_b intervient dans des rotors mixtes (scalaire + bivecteur) ou dans des opérateurs d'évolution dynamique, impliquant une interaction entre temps et espace.
16.5 Effets sur les grades
– Pour un rotor de spin Rₛ, on a :
⟨ Rₛ ⋅ v ⋅ Rₛ̃ ⟩₁ ∈ grade 1
la composante reste purement vectorielle (rotation spatiale).
– Pour un boost L_b appliqué à un paravecteur X = t + r, on a :
⟨ L_b ⋅ X ⋅ L_b̃ ⟩₁ contient un mélange de scalaire et de vecteur.
La transformation modifie les composantes temporelles et spatiales.
16.6 Dualité et interchangeabilité
Par la dualité interne définie par D(M) = M × I, on peut :
– Associer à un bivecteur un vecteur axial dual (et inversement),
– Représenter un boost en tant que rotation dans le plan (t, I), interprété comme un spin "temporel".
16.7 Lecture physique
– Le bivecteur de spin encode la rotation interne d’une particule (moment angulaire, oscillation de phase).
– Le bivecteur de boost traduit le passage d’un référentiel au repos vers un référentiel en mouvement (redéfinition locale du temps propre, contraction des distances, décalage de simultanéité).
16.8 Transition vers la section suivante
Ayant clarifié le rôle géométrique et dynamique des bivecteurs selon leur usage (spin ou boost), la section 17 établira l’analyse dimensionnelle de Cl₃, en fixant les unités et les échelles naturelles pour les rotors, les vitesses, les fréquences et les intensités de champ.
Section 17 — Commutateurs entre composantes différentielles
17.1 Opérateurs différentiels de base
Dans l’algèbre Cl₃, on dispose de deux opérateurs fondamentaux :
– ∂₀ : dérivée scalaire pure, notée ∂/∂t₀
– ∇ : dérivée vectorielle, définie par ∇ = e₁∂₁ + e₂∂₂ + e₃∂₃
L’opérateur complet appelé Octogradient est ∇₀ = (1/c) ∂₀ − ∇, mais nous examinons ici les commutateurs élémentaires.
17.2 Définition du commutateur
Pour deux opérateurs A et B, on définit :
[A, B] = A B − B A
Ce commutateur mesure la non-commutativité locale des dérivées dans l’éther.
17.3 Commutateur temps-espace
Les opérateurs ∂₀ (temps) et ∇ (espace) agissent sur des variables indépendantes. On a donc :
[∂₀, ∇] = ∂₀ ∇ − ∇ ∂₀ = 0
17.4 Commutateur espace-espace
En composantes, on a :
[∇ᵢ, ∇ⱼ] = (eᵢ ∂ᵢ)(eⱼ ∂ⱼ) − (eⱼ ∂ⱼ)(eᵢ ∂ᵢ)
Les vecteurs eᵢ anticommute (eᵢ eⱼ = − eⱼ eᵢ), mais les dérivées ∂ᵢ commutent entre elles. Par conséquent :
[∇ᵢ, ∇ⱼ] = 0
17.5 Conséquence géométrique
Toutes les dérivées partielles de l’espace-temps commutent. Cela signifie que l’éther est localement euclidien, sans torsion ni courbure implicite à ce niveau différentiel.
17.6 Implication pour l’Octogradient
L’Octogradient ∇₀ = (1/c) ∂₀ − ∇ vérifie :
[∇₀, ∇₀] = 0
Il est donc nilpotent au sens formel : son carré n’introduit pas de couplage géométrique inattendu.
17.7 Cas des opérateurs conjugués
La réversion commute avec ∂₀ et ∇. Ainsi,
[∼∇₀, ∇₀] = 0
La conjugaison ne brise pas la compatibilité des dérivations dans l’algèbre.
17.8 Loi de compatibilité
La commutation complète de toutes les dérivées permet de factoriser les équations d’onde multivectorielles, sans introduction de termes de torsion ou de courbure additionnelle.
17.9 Application physique
Cette structure justifie l’usage direct de l’équation fondamentale :
∇₀ Ψ = 0
comme équation du mouvement d’un champ multivectoriel Ψ, assurant à la fois conservation des flux, cohérence géométrique et stabilité numérique.
17.10 Transition
La section suivante introduira les opérateurs spécifiques Op_S, Op_V et Op_B, en précisant leur action sur les différentes composantes (grades) du champ Ψ, fondée sur la structure multivectorielle locale.
Section 18 — Scalaires invariants et normes multivecteurielles
18.1 Norme des scalaires
Pour un scalaire a (grade 0) dans Cl₃ :
|a|² = a²
C’est la mesure pure sans orientation.
18.2 Norme des vecteurs
Pour un vecteur v = vᵢ eᵢ (grade 1) :
|v|² = − (v₁² + v₂² + v₃²)
Le signe « − » vient de eᵢ² = −1 ; cette norme est un scalaire invariant.
18.3 Norme des bivecteurs
Pour un bivecteur B = b₁ e₂e₃ + b₂ e₃e₁ + b₃ e₁e₂ (grade 2) :
|B|² = − (b₁² + b₂² + b₃²)
De même, le produit interne géométrique donne un scalaire.
18.4 Norme du trivecteur
Pour le pseudoscalaire I = e₁e₂e₃ (grade 3) :
|I|² = +1
c’est le volume unité orienté, de norme positive.
18.5 Norme d’un multivecteur complet
Pour M = a + v + B + p I (grades 0–3), la norme globale est
|M|² = M Ṁ
où Ṁ est la réversion de M.
18.6 Expression développée
En décomposant M :
|M|² = a² − |v|² − |B|² + p²
chaque contribution de grade 1 et 2 entre avec signe négatif.
18.7 Invariance sous transformation
Pour tout rotor R unitaire (grade 0+2) :
|R M Ṙ|² = M Ṁ
La norme reste strictement inchangée.
18.8 Utilisations physiques
• Densités d’énergie locales : |E + B|²
• Normalisation des ondes : |Ψ|² = constante
• Identification des contributions de chaque grade par projections
18.9 Métrique interne
Cette construction remplace tout tenseur métrique externe : le seul produit géométrique fournit la signature et la norme.
18.10 Synthèse
Cl₃ établit un cadre unifié où toute grandeur (scalaire, vecteur, plan, volume) possède une norme scalaire invariante, fondement des lois de conservation et des équations dynamiques.
19 — Justification géométrique du choix Cl(0,3)
La structure algébrique retenue dans ce traité repose sur l’algèbre de Clifford Cl(0,3), c’est-à-dire une algèbre géométrique à trois vecteurs de carré négatif (eᵢ² = –1). Ce choix n’est pas arbitraire : il correspond à un postulat géométrique fondamental, directement inspiré de la vision originale de Clifford.
Contrairement à la physique moderne (Gibbs, Heaviside, Hestenes), qui exploite généralement Cl(3,0) comme simple support d’un espace vectoriel plat, l’algèbre Cl(0,3) possède une structure intrinsèquement elliptique. Cette géométrie est encodée directement dans la nature du produit géométrique, et surtout dans la propriété du pseudoscalaire :
• I = e₁e₂e₃
• I² = +1
Ce carré positif n’est pas un détail technique : il signifie que l’espace modélisé possède une courbure globale positive, comme une sphère tridimensionnelle. Clifford l’a introduit pour représenter des rotations, des translations, et des ondes définies sur une géométrie fermée, non plate. Ce cadre donne naissance à des phénomènes tels que la périodicité en 4π, l’holonomie, et les effets topologiques de torsion.
Cl(0,3) ne décrit donc pas un espace euclidien plat, mais une variété sphérique où les grandeurs physiques sont naturellement courbées. Cela contraste radicalement avec l’approche contemporaine, qui impose la courbure extérieurement via une métrique, sans la faire émerger de l’algèbre elle-même.
Ainsi :
• L’espace réel est elliptique, non plat.
• Les dynamiques d’onde et de spin se déploient sur une structure sphérique.
• Le pseudoscalaire I encode la courbure effective de l’espace, et non une simple orientation.
Le choix de Cl(0,3) est donc motivé par une exigence de cohérence géométrique totale. Il permet d’intégrer courbure, rotation, spin et propagation ondulatoire dans un seul cadre formel, sans recours à une métrique extérieure ni à une signature mixte.
Ce n’est pas un outil : c’est une fondation.
Section 20 — Interprétation physique rigoureuse des grades dans Cl₃
20.1 Grade 0 — Scalaire : temps propre et phase de repos
La composante scalaire s = ⟨Ψ⟩₀ représente exclusivement le temps propre local de l’onde Ψ.
– Elle fixe le repère temporel interne t₀ de l’éther.
– Une onde stationnaire de forme Ψ = s ⋅ exp(B ω t₀) utilise s comme amplitude de repos.
– Cette composante est présente même en absence de mouvement.
– Elle ne porte pas d’énergie en elle-même, mais définit la référence temporelle absolue.
20.2 Grade 1 — Vecteur : contraction spatiale et impulsion apparente
La partie vectorielle v = ⟨Ψ⟩₁ code deux effets :
– Contraction des longueurs due à la compression locale de l’onde sous boost.
– Impulsion apparente dans un référentiel immobile : l’amplitude spatiale augmente.
– En coordonnées : v = x e₁ + y e₂ + z e₃.
– Le carré géométrique est r² = x² + y² + z², avec v² = –r².
– Elle reflète l’effet de redressement spatial dans le cône lumineux local.
20.3 Grade 2 — Bivecteur : simultanéité, spin, rotation interne
Le bivecteur B = ⟨Ψ⟩₂ génère et décrit :
– Le décalage de simultanéité entre référentiels.
– Le spin interne des ondes stationnaires (rotation dans un plan bivectoriel).
– Les champs de rotation autour des particules (frame-dragging, torsion).
– La structure dynamique de l’onde via B² = –|B|².
– Cette composante est responsable de l’orientation de l’espace-temps local.
20.4 Grade 3 — Trivecteur : déplacement réel, volume et gravitation macroscopique
La composante trivectorielle p I = ⟨Ψ⟩₃ encode des effets non présents chez les objets immobiles :
– Le déplacement réel dans l’éther.
– La densité volumique orientée dans l’éther.
– La mémoire volumique : accumulation topologique persistante.
– La source gravitationnelle macroscopique : en cosmologie (pseudoscalaire diffus).
– Elle est nulle pour un objet statique et active uniquement pour les objets dynamiques.
20.5 Structure complète d’un état multivectoriel Ψ
Un état général s’écrit :
Ψ = s + v + B + p I
avec les significations suivantes :
– s : temps propre (grade 0)
– v : contraction et impulsion (grade 1)
– B : rotation interne et simultanéité (grade 2)
– p I : mouvement réel et gravité macroscopique (grade 3)
20.6 Couplages dynamiques entre les grades
Les couplages par l’Octogradient et le produit géométrique induisent :
– Spin-orbite (couplage bivecteur–vecteur)
– Effet de mémoire (p I couplé à B ou s)
– Transfert d’énergie (de p I vers s par compression ou dilatation)
– Effet gravitationnel interne (via variation spatiale de p I)
20.7 Conséquences expérimentales et physiques
– La contraction mesurable est portée par ⟨Ψ⟩₁.
– Le spin est observé dans les modes bivectoriels ⟨Ψ⟩₂.
– La gravitation macroscopique dépend de la densité de ⟨Ψ⟩₃.
– La fréquence propre se lit dans l’évolution scalaire ⟨Ψ⟩₀.
– Les ondes de déplacement (ex : chuteur libre) ont p ≠ 0.
20.8 Transition vers la Partie II
Cette lecture rigoureuse établit la base physique complète de chaque composante multivectorielle. La Partie II exploitera cette structure pour construire la dynamique ondulatoire complète de la matière, par projection des équations d’onde sur chaque grade.