Le chat : comme je l'ai dit dans un autre post, il est mort ou vivant mais pas les 2 à la fois car le chat est entré en observation (on pourrait dire en interaction de particules) par la boîte : c'est le phénomène de décohérence quantique qui amène un système soumis à un état quantique (pas de position ni de trajectoire existantes simultanément) à un système de physique classique (donc avec une position et une trajectoire définissable précisément, à chaque instant ET en même temps).
Certains ont voulu sophistiquer la boîte (vide absolu, parois protégées des rayonnements, apesanteur, etc.) mais cela ne change rien au constat.
Schrödinger n'a pas créé ce pauvre chat dans un soucis de vulgarisation mais pour mettre en évidence le risque d'extrapoler les principes quantiques. S'il avait su que cette quasi-plaisanterie allait déclencher des polémiques, articles, conférences, débats houleux pendant plus de 50 ans parmi les plus hautes instances scientifiques (il doit bien rigoler...)
La décohérence ouvre effectivement l'hypothèse attrayante des univers multiples : une particule tant qu'elle n'est pas observée est dans un état disons A+B ; dès que l'on va la mesurer, elle va prendre soit l'état A soit l'état B (la probabilité de chacun des états est calculable) ; la théorie des univers multiples dit que la particule sera en A dans un univers ET qu'elle sera en B dans un autre univers : on imagine aisément le nombre, pas infini mais gigantesque, d'univers possible en fonction des possibilités offertes en permanence à toutes les particules de l'univers !
Revenons à la superposition des états : nul besoin de monter une expérience pour cela, toutes les particules sont mathématiquement en superposition tant qu'elles ne sont pas mesurées ; quant à la réalité de cette superposition, c'est là toute la magie de la mécanique quantique qui est d'une redoutable précision dans ses prédictions de résultats (plusieurs dizaines de chiffres après la virgule en précision et cela continue de s'améliorer) mais qui nous interdit de visualiser ce qui se passe ; en fait, nous n'avons même pas la possibilité de l'imaginer ce qui n'est pas surprenant : le fonctionnement de l'humain est presque intégralement basé sur le visuel et comment se représenter mentalement quelque chose qui n'est pas visualisable ?
Cet état de superposition pourra toutefois être utile dans le cadre de la création d'un ordinateur quantique basé sur une information de base nommée QuBit (un bit quantique qui n'est pas un 0 ou un 1 mais la superposition de tous les états possibles) ; le gros pbm de cet ordinateur sera d'obtenir le résultat de ces calculs car pour les lire les résultats, on les "mesure", boum, réduction quantique, on perd toutes les données... mais bon, faisons confiance à l'ingéniosité des chercheurs.
Depuis 80 ans, les physiciens s'arrachent les cheveux sur la physique quantique : elle fonctionne, toutes ses prédictions sont vérifiées mais dès que veut la mixer avec la relativité, cela ne va plus (et pourtant la relativité est, elle aussi, plus que vérifiée).
Bien sur, ces 2 théories sont remises en cause constamment, non pas sur leur teneur que l'on ne peut plus rejeter en bloc mais plus sur le fait qu'elles seraient incomplètes ou légèrement erronées.
Donc, quantique : a-t'on atteint provisoirement les limites de l'humain à appréhender de nouveaux concepts, s'est on un peu fourvoyé en trouvant "quelque chose" que l'on mal interprété mais sans vraiment se tromper sur le fond ou ??
Plusieurs théories pourraient réconciler le quantique et la relativité : bien sur la théorie des cordes, médiatique, la plus suivie, esthétique mais mathématiquement tellement exigeante qu'elle viole allègrement le principe du rasoir d'ockham ; on a aussi la gravitation à boucles quantiques (la plus prometteuse avec celle des cordes), la géométrie non commutative (très matheuse) ou encore l'univers fractal ou la relativité s'appliquerait aussi à l'échelle. Le plus intéressant dans ces principales théories concurrentes est que, chacune, au hasard de l'évolution des calculs, a mis en évidence des points déjà existants (par exemple, l'opérateur de Dirac) ou trouvés par d'autres théories.
L'impression est qu'en fait, ce sont autant de chemins différents mais qui semblent tous se diriger vers un point unique...
Je viens de voir que l'on cherche le distinguo entre la physique et le quantique : il n'y en a pas ; la mécanique quantique est en fait la physique quantique (le terme mécanique a été utilisé dans un 1er temps car on voulait parler du fonctionnement mécanique des particules) ; la physique décrit ce qui constitue notre univers (matières, forces, etc.) donc la physique quantique est un sous-ensemble de la physique, pas plus que cela.
Sa particularité est qu'elle traite du domaine du très petit et qu'elle le traite d'une manière très particulière via ce que l'on appelle des vecteurs d'état.
En simplifiant grossièrement (j'insiste pour éviter d'être mal interprété) , la physique quantique ne dit pas qu'une particule a la probabilité d'être ici ou là, elle dit que la particule est LA probabilité : c'est une assimilation de la matière à un état mathématique. Fou peut être mais jusqu'ici, ça marche !!