Je pense qu'on peut comprendre deux définitions de l'apesanteur. D'une part l'absence de gravitation, ce qui suppose être très loin de tout astre, et qui n'est en réalité pas tout à fait possible ; il reste partout un epsilon d'attraction par quelque chose, sauf justement peut-être aux point de Lagrange où à défaut d'être nulles, les attractions s'équilibrent (mais il reste l'attraction des corps lointains).
D'autre part il y a la situation plus fréquente de l'organisme vivant qui se sent en apesanteur, ou du mécanisme qui ne fonctionne plus en apesanteur (pendule) ou au contraire y fonctionne exclusivement (les synthèses en orbite de médicaments spéciaux, dont on parle tant ; certains accéléromètres).
Cette seconde situation n'exclut nullement la présence de la gravitation : on se sent en apesanteur en orbite où la gravitation est presque aussi puissante qu'au sol ; on se sent en apesanteur tout le temps d'une chute libre dans le vide (le parachutiste en chute libre ne se sent en apesanteur que dans les premières secondes, mais plus lorsque sa traînée équilibre son poids et stabilise sa vitesse).
Cette sensation d'impesanteur alors qu'on est en pleine accélération s'explique par le fait que chaque molécule du corps est attirée en chute en parallèle avec ses voisines, en sorte qu'il n'existe plus aucune tension nerveusement décelable entre elles, au contraire de la situation au sol, où par exemple l'estomac pend sur ses ligaments suspenseurs et où les articulations de jambes sont en compression.
J'ai appelé gravitation le phénomène tel qu'émis par les corps massifs : j'ai appelé pesanteur ou impesanteur la manifestation des effet de la gravitation sur un être ou un système.
