J'ai l'impression que c'est un fameux cul-de-sac dans lequel on s'est engouffrés trop vite, en se trompant de chemin quelque part.
Je ne serai pas aussi catégorique.
Pour nuancer tes propos, je pense qu'il est important de se replonger dans la physique de la fin du XIXème siècle.
Tout d'abord, la physique de Newton pourrait être qualifiée d'impasse, si on est radical. En effet, elle n'explique pas comment une interaction (la gravitation) se transmet dans le vide.
Plus grave encore, elle s'appuie sur un espace absolu, qui n'est pas détectable (principe d'inertie).
Elle souffre également de définition des concepts utilisés :
- qu'est-ce qu'une force ? c'est quelque chose qui est appliqué à un objet et qui accélère sa trajectoire dans un référentiel inertiel
- qu'est-ce qu'un référentiel inertiel ? c'est un référentiel où lorsqu'un objet n'est soumis à aucune force a un mouvement rectiligne uniforme
Ce n'est pas très satisfaisant...
De plus, elle était incapable de décrire le rayonnement du corps noir.
Et pour finir, à mesure que les expériences sur la structure de l'atome accumulaient des données, la physique classique se trouvait impuissante à comprendre la stabilité de l'atome. Par exemple, la théorie électromagnétique prédit que lorsqu'une charge électrique est accélérée, alors elle rayonne et perd de l'énergie (c'est ce qui se passe dans les accélérateurs de particules sous forme de rayonnement synchroton, c'est ce qui limitait la puissance du LEP, c'est également ce qui se passe dans les nuages de poussières dans les nébuleuses, qui finalement perde de l'énergie par rayonnement et s'effondre en étoile).
Et pourtant l'atome d'hydrogène reste stable, alors que l'électron tourne autour de son proton.
La mécanique quantique a apporté un certain nombre de réponses pragmatiques, d'ailleurs elle explique non seulement la stabilité de l'atome d'hydrogène, mais encore toute la classification périodique. La théorie marche, mais on ne comprend rien. D'ailleurs elle met un voile entre nous et la réalité puisque selon certains philosophes, c'est la fin du réalisme.
Est-ce une impasse ? Sachant que la MQ, ou plutôt la théorie quantique des champs a apporté un certain nombre de réponses (comment une interaction se propage à travers le vide).
Est-ce que la nature est intelligible ? Est-ce qu'on se pose les bonnes questions ? Est-ce que les lois de la physique s'expriment avec les variables familières que l'on connaît, telles que l'espace, le temps, la quantité de mouvement, les trajectoires etc...