Si par exemple, on fait l'hypothèse que le temps n'existe pas pour une particule :
Est-ce que on ne pourrait pas expliquer l'état "combiné" des particules (spin + et spin - déterminé qu'a la mesure) par un état oscillatoire dont la fréquence est égale à 1/t->0 soit une fréquence infinie.
Je pense que tu te trompes. Si tu supposes que le temps n’existe pas pour une particule, ça veut simplement dire que la particule n’évolue pas, elle ne peut pas changer.
Si je poursuit dans ce sens, on justifierai le spin inverse de la particule B envers la particule A par un déphasage de Pi/2 qui adviendrait simplement lors de la création de la paire à t=0.
Le truc est que non justement, ça ne se passe pas comme ça. L’état des deux particules n’est pas déterminé à la création des deux particules, elle n’est déterminée qu’à la mesure (c’est ce que montre les inégalités de Bell, et c’est ce que l’on appelle la non existence d’une théorie à variable cachée locale).
Mais si elle n'était pas influencée à distance mais juste "programmée" à la création de la paire, de sorte que l'une soit l'inverse de l'autre (je parlais d'un déphasage à Pi/2 entre deux (hypothétiques) oscillations).
C’est un peu ce que j’expliquais dans un autre poste, où au lieu de parler de particule, je parle d’une paire de gants, qui a un gauche, et un droit. Tu enfermes l’un des gants dans une boîte, l’autre gant dans une autre boîte, et tu demandes à deux personnes de s’éloigner, et d’ouvrir la boîte.
Le résultat sera corrélé, si la première personne, disons Alice voit un gant gauche, elle en déduit que la deuxième personne Bernard a un gant droit. Les deux résultats sont corrélés. Et c’est exactement ça le phénomène d’intrication.
Où le quantique dans cette affaire ? Dans le monde classique, la chiralité du gant est déterminée avant l’ouverture de la boîte. Mais imaginons que le gant soit dans un état superposé : gauche droite pour Alice, et droite gauche pour Bernard. L’ouverture va donner gauche pour Alice, et droite pour Bernard ; ou bien droite pour Alice et gauche pour Bernard.
Le fait est que ce problème était disons… philosophique, c’est le paradoxe d’EPR. Mais grâce au génie de John Bell, on peut faire une manipulation (une expérience), et montrer si le gant était dans un état superposé avant la mesure ou non. Et c’est le cas, c’est ce que l’on appelle la violation des inégalités de Bell.
Et pourquoi les résultats sont corrélés ? Parce qu’il faut satisfaire des lois de conservation.
Concernant les oscillations, l'objection serait de dire oui mais si je décale la mesure de la deuxième particule dans le temps, j'ai des chance de tomber sur une valeur identique la première particule, vu que ça oscille sans cesse !
Mais est-ce que le fait de prendre pour valeur t->0 ne rendrait pas caduque cette possibilité justement ?
C’est ce que l’on observe dans l’oscillation des neutrinos (du coup non ce n’est pas tout à fait la même chose). Un neutrino est en fait dans un état superposé de 3 saveurs : électronique, muonique, tauonique. Lors de la création de la particule (par exemple par désintégration beta d’un atome), et bien le neutrino est créé dans un état pur (électronique). D’ailleurs on peut le vérifier en se mettant à une certaine distance de la source (disons 1 km).
Si tu déplaces ton appareil à disons 800 km, tu vas observer un mélange de saveurs (par exemple moins d’électronique, et plus de muonique). Et c’est ce qui est observé pour le soleil, à la création, les neutrinos sont électroniques, et sur terre, on n’en voit seulement 1/3. Et d’ailleurs, si on mesure le flux de neutrinos d’un côté de la terre, et de l’autre côté, on ne trouve pas la même valeur, ce qui montre que la saveur des neutrinos à osciller en traversant la terre.
Je fais aussi parti des gens que l'intrication fascine. En ce qui concerne l'hypothèse que le temps n'existe pas est intéressante, mais se heurte à l'expérience. Je crois que le temps pendant lequel les particules restent en état de superposition est très court, ce qui est peut-être en contradiction avec l'hypothèse: le temps n'existe pas pour ces particules. Si on pouvait maintenir les particules en intrication pendant un temps indéterminé, on pourrait réaliser des communications quasi-instantanées. Je m'explique: supposons qu'on puisse mettre dans une boîte multi compartiments un très grand nombre de particules A et dans une autre boîte des particules B, chacune intriquée avec une particule de A. On envoie la boîte B dans l'espace à quelques heures lumière de la terre. Sur terre, on envoie un message en utilisant les particules A avec le codage suivant: on envoie 1 particule A: si on trouve + , et qu'on voulait envoyer +, on attend le temps t1, si on voulait envoyer -, on attend le temps t2;si on trouve - en A et qu'on voulait envoyer -, on attend t1, sinon t2. Finalement, si t1 et t2 peuvent être suffisamment courts (environ 1/10 seconde), alors on peut envoyer un message binaire très rapidement à n'importe quelle distance de la terre. Mais, évidemment, il faut que les particules B aient déjà fait le voyage.
Je ne comprends pas bien ton processus de transmission instantanée.
Une particule A_i est corrélée à une particule B_i (i variant de 1 à n), et disons que c’est par leur spin. L’état peut être décrit par cette fonction d’onde :
|psi_i> = |+,-> + |-,+>
On peut seulement observer l’état |+,i> ou bien l’état |-,+>.
Par quel moyen tu voudrais envoyer des messages ?
On mesure l’état de la particule A_i, si on veut envoyer +, et que la particule a_i est dans l’état +, on l’envoie (mais à qui ? si c’est le gars qui est à 1 heure lumière… on doit attendre qu’il reçoive le message, donc le message va au mieux à la vitesse de la lumière).