Je suis complètement en phase avec mimata.
Sauf un point (la matière noire).
Donc j’ouvre un petit hors sujet, sans trop développer.
Observations factuelles :
- Fluctuations de température du fond de rayonnement fossile (Cosmologic Microwave Background CMB pour les intimes) : 1e-5 (1 exposant -5, ça veut dire 10^(-5) = 1/ 100 000), amplitudes insuffisantes pour expliquer la dynamique de formation des galaxies et les structures actuelles (on observe des quasars et galaxies à plus de 12 milliards d’années-lumière, ça implique une formation en moins d’un milliard d’année… 1e-5 c’est clairement insuffisant) Donc il y a besoin d’un accélérateur (la matière noire) les modèles montrent qu’avec 4-5 fois plus de matière noire, on rend compte des observations
- Courbe de rotation des galaxies : ou bien il faut modifier la dynamique newtonienne, et donc la Relativité Génarale (RG pour les intimes), ou bien… il y a de la matière que l’on ne voit pas (pourquoi on verrait tout ?), pareil, le chiffre est entre 4 et 5 fois plus de matière noire que de matière normale
- Nucléosynthèse primordiale : on observe un taux d’éléments légers [Hélium, Lithium, Bérylium, Bore (He, Li, Be, B)] dont le taux ne s’explique pas par la nucléosynthèse stellaire, donc c’est forcément d’origine primordiale. Le taux de deutérium, d’hélium 3, Lithium 7 est très sensible à la densité de baryon (les baryons sont les particules sensibles à l'interaction forte composés de 3 quarks, le proton et le neutron sont des baryons). Aujourd’hui la meilleure valeur est 1e-31 g/cm^3 (si ma mémoire est bonne), ce qui correspond à seulement 5% de la densité totale, sachant que la matière visible représente 0.5% de la densité totale.
Bilan : ça veut dire que la matière visible (sous forme ionisée, ou rayonnant dans les différentes longueurs d’onde) vaut 0.5% du total.
Les indices de recensement etc… nous disent que la matière ordinaire dite baryonique représente 10 fois ce total (seulement 5%). (compatible avec la hauteur du 2ème et 3ème pic du spectre de puissance dans le rayonnement fossile).
Là où c’est très fort, c’est que l’on fait plusieurs observations dans des domaines assez indépendants, mais qui nous suggèrent très très fortement la même quantité de matière noire.
Il doit y avoir de la matière non baryonique (dont la nature nous échappe, c’est un peu ce qu’on attend au Large Hadron Collider (LHC, l'accélérateur de particules qui a découvert le boson de Higgs, pas loin de Genève à partir de l’année prochaine quand il tournera à 14 TeV) représente 5 fois le total. (le Tera électron Volt [TeV] est une unité d'énergie, l'électron-volt est l'énergie qu'acquiert un électron lorsqu'il est accéléré sous une différence de potentiel de 1 volt, le préfixe tera comme tera octet, c'est 1e12, c'est à dire 1000 milliards).
Et la cerise sur le gâteau, c’est l’observation de l’accélération de l’expansion, et l’observation de la courbure spatiale de l’univers (compatible avec la position du 1er pic dans le spectre de puissance), qui représente 70%.
Donc non seulement on n'est pas au centre du monde, mais en plus, la matière dont on est fait n'est même pas la composante principale de l'univers. Ca va un peu finir d'achever la révolution copernicienne (ou bien on se gourre mais complètement, ça serait vachement excitant).
La difficulté est que l'absence d'observation au LHC ne permet pas de tuer l'hypothèse de la matière noire.