Merci Soralien pour tes points de vue.
Comme promis, voici la position de Serge Koutchmy, chercheur en physique stellaire à l'Institut d'Astrophysique de Paris, en réponse à mes questions.
Ces messages m'apparaissent comme assez contradictoires, car M. Koutchmy semble très sûr de lui... sauf quand il émet des doutes et des explications alternatives possibles !!!
Si quelqu'un ici sait en quoi les neutrinos sont la preuve de la structure interne solaire, et comment on mesure les ondes en héliosismologie, je prends, ça m'évitera de poser la question à M. Koutchmy.
Il y a à mon sens deux éléments en faveur du Soleil électrique :
- la température superficielle relativement "froide" (5 000 °C) par rapport à l'atmosphère où règne une chaleur de plusieurs millions de degrés ;
- les tâches sombres.
Quand je compare le Soleil à une ampoule électrique, c'est parce que le "grand ruban" d'électrons ou d'ions observé par la sonde IBEX jouerait le rôle de fil électrique alimentant notre étoile avec de l'énergie (électrique) extérieure au Système solaire. Même si l'influence du Soleil nous parvient sous forme d'ondes EM et de lumière, 100 % de cette énergie serait d'origine électrique, 0 % issue de la fusion. B'hen quoi, vous savez bien que j'aime me positionner dans les extrêmes...
Comme promis, voici la position de Serge Koutchmy, chercheur en physique stellaire à l'Institut d'Astrophysique de Paris, en réponse à mes questions.
Bonjour!
C'est un vaste et eternel debat qui est ouvert avec ces interpretations de l"Univers Electrique".
Je serais prudent avec cette mouvance un peu marginale par rapport aux milieux scientifiques traditionnels. C'est trop facile d'aller chercher des bribes d'affirmations chez de bons auteurs pour essayer d'échafauder une pseudo-science qui pretend que ce qui est enseigne n'est pas bon.
Mesurer des courants electriques cosmiques (en dehors des labos) est tres difficile sinon impossible. On peut seulement postuler leur existence si cela permet d'expliquer des phenomenes observes apres avoir exclu des explications plus simples de nature thermodynamique (ex. chocs).
L'observation relatee dans le communique NASA est certes interessante mais l'interpretation en teme de courants electriques est encore sujette a caution: les mesures sont ponctuelles, les courants sont en 3D et il se forme des especes de coquilles vers le "choc terminal" a cause de l'enroulement des lignes de force partant du Soleil qui tourne tre regulierement par rapport au milieu interstellaire le plus "proche"... les connexions sont problematiques mais ca doit ressembler un peu a ce qui se passe avec notre queue de magnetosphere et le vent solaire qui la contourne. L'histoire du choc terminal n'est pas terminee.
Il me faudrait sans doute beaucoup plus de temps pour approfondir la question. La physique des plasmas est deroutante et il ne faut pas suivre ses intuitions en l'occurence, c'est assez bien reconnu. Enfin, les cosmologistes ne pretent guere attention aux proprietes de cet etat de la matiere et ils ont peut etre tord, mais il ne faut pas tout ramener au Soleil et pour commencer, remarquer que l'atmosphere solaire est extraordinairement complexe dans ses details et qu'il faut bien utiliser des hypotheses simplificatrices pour proceder etape par etape pour apprendre quelquechose en faisant le minimum d'hypotheses. L'hypothese des champs magnetiques sans courant est encore tres utile.
A+
S.
Bonjour [RDS] !
Re: je suis absolument libre de choisir mes themes de recherche. La seule condition est que cela apporte un minimum de resultats, neanmoins: ces resultats peuvent etre une contribution a la formation/education d'autres plus jeunes chercheurs, a l'elaboration d'une nouvelle experience spatiale ou un instrument sol, a une nouvelle observation, a expertiser d'autres travaux ou a diffuser des connaissances et c'est ce que j'essaie de faire.
L'"Univers electrique" me semble etre beaucoup trop abstrait sinon "fumeux" comme concept et d'ailleurs, je ne vois pas trop l'utilite de cette approche globale pour l'instant. Cela ne veut pas dire qu'il faut tout ramener a la MHD ideale (conduction electrique infinie; champs magnetiques gelés; pas de courant etc), pour peu que la cosmo veuille bien preter attention a cet aspect de la physique. D'ailleurs, meme dans le cas des plasmas solaires les courants electriques sont introduits pour expliquer par ex. la rotation du vecteur champ magnetique et les structures en helice ou pour introduire des phenomenes locaux dynamo a la racine de phenomenes actifs, etc. Peut on interpoler aux tres grandes echelles? Sans doute a condition de considerer egalement de tres grandes echelles de temps. Mais la cosmo moderne s'interesse surtout au "commencement"...
Les coquilles magnetiques qui doivent se former aux confins du systeme solaire resultent de l'enroulement des lignes de force qui restent ancrees dans le Soleil; les pieds des lignes de force sont entrainees en permanence avec la rotation solaire. Au debut pres du Soleil, c'est le phenomene de spirale d'Archimede ou de Parker, pour le vent solaire. Une espece d'accumulation de la tension des lignes de force se produit tres loin et cela s'appelle "choc terminal", dont l'existence "thermo-dynamique" est certes douteuse car nous sommes dans un plasma sans collisions, pour commencer, et une certaine turbulence est introduite dans le systeme a cause de l'activite intermittente solaire. Le concept de ligne de force est sans doute utilise de maniere abusive, en l'occurence, mais le remplacer par celui de courant electrique, dans ces regions, me semble aussi abusif meme si cela semble assez legitime car les aspects topologiques sont semblables.
Il y a certainement continuite avec les champs magnetiques interstellaires, a partir d'une distance tres lointaine du Soleil ou la densite du plasma est tres faible (qques particules/cm^3) et ces reconnexions magnetiques qui se produisent a ce niveau (confins de l'heliosphere) font encore l'objet de controverses. Ce qui est frappant est que la gravite n'est pas un ingredient sensible dans ce probleme, ce qui est assez deroutant pour un cosmologiste. Des phenomenes semblables se produisent tout pres de nous, dans la queue de la magnetosphere qui est beaucoup plus accessible a l'observation in situ et nous progressons vers leurs comprehensions, meme si ces phenomenes sont tres complexes au niveau topologie et dynamique. Il s'agit d'une MHD resistive non collisionnelle et turbulente.
Quand a votre question sur l'origine de l'energie solaire, elle me parait tellement naive que je suis oblige de vous renvoyer aux manuels de base de la physique solaire et stellaire du 20 eme siecle. Il ne fait plus aucun doute et depuis deja plus de 75 ans, qu'il s'agit des reactions de fusion nucleaire qui sont d'ailleurs bien identifiees, grace au modele de structure interne du Soleil lui-meme parfaitement confirmé tout recemment grace a l'helio-sismologie et meme l'observation des neutrinos issus de ces regions. A noter que nous ne connaissons pour l'instant en Laboratoire que la version explosive et mortelle de cette energie qu'il ne faut pas confondre avec l'energie de fission de nos centrales dites nucleaires. A ne pas confondre egalement avec l'activite solaire de surface qui ne represente en quantite d'energie mise en oeuvre, qu'une toute petite partie de l'energie totale emise par le Soleil (et les etoiles en general). La variabilite correspondante sur une echelle de 11 ans atteint a peine 0.1 % mais cette variabilite est suffisante pour causer des tas de problemes dans l'espace et sur Terre et ca, c'est un autre probleme.
Il n'y a evidemment aucun secret dans ce que j'essaie d'expliquer et vous pouvez donc mettre une copie du texte sur votre site mais bien entendu, je ne suis d'aucune maniere une reference suffisante et je peux aussi me tromper. Je crois meme que c'est helas obligatoire quand on fait de la recherche, meme pour ceux que l'on dit immortel.
S.
Ces messages m'apparaissent comme assez contradictoires, car M. Koutchmy semble très sûr de lui... sauf quand il émet des doutes et des explications alternatives possibles !!!
Si quelqu'un ici sait en quoi les neutrinos sont la preuve de la structure interne solaire, et comment on mesure les ondes en héliosismologie, je prends, ça m'évitera de poser la question à M. Koutchmy.
Il y a à mon sens deux éléments en faveur du Soleil électrique :
- la température superficielle relativement "froide" (5 000 °C) par rapport à l'atmosphère où règne une chaleur de plusieurs millions de degrés ;
- les tâches sombres.
Quand je compare le Soleil à une ampoule électrique, c'est parce que le "grand ruban" d'électrons ou d'ions observé par la sonde IBEX jouerait le rôle de fil électrique alimentant notre étoile avec de l'énergie (électrique) extérieure au Système solaire. Même si l'influence du Soleil nous parvient sous forme d'ondes EM et de lumière, 100 % de cette énergie serait d'origine électrique, 0 % issue de la fusion. B'hen quoi, vous savez bien que j'aime me positionner dans les extrêmes...
Les messages écrits ne sont pas des paroles. Ce sont des possibilités de paroles. Les paroles seules ont le pouvoir de décrire, de transformer et de redéfinir la réalité.