L' ESA (Agence Spatiale Européenne) participe a des activités de surveillance et d' étude des géocroiseurs depuis de nombreuses années. Cet institut de recherche spatiale est situé près de ROME (Italie) et héberge le noeud principal du réseau "SPACEGUARD" qui lui s'occupe du ciel à l' échelle mondiale.
L' Autriche, la Belgique, le Danemark, la Finlande, la France, le Royaume-Uni, l' Allemagne, l' Irlande, l' Italie, les Pays-Bas, la Norvège, le Portugal, l' Espagne, la Suisse, la Suède, le Canada, la Hongrie, la République Tchèque, participent au budget de cet organisme.
L'ESA vient de lancer un nouveau projet cherchant à faire germer au sein de l'industrie et des universités, les meilleures idées possibles pour protéger notre planète contre les géocroiseurs.
6 propositions ont été sélectionnées :
DON QUICHOTTE
cette proposition prévoit deux véhicules spatiaux dont l'un "DON QUICHOTTE" irait s'écraser sur un astéroïde tandis que l'autre "SANCHO PANCA", posté à distance respectable, observerait ce qui se passe avant, pendant et après l'impact de manière à recueillir des informations sur la structure interne du géocroiseur. Cette mission permettrait également de tester d'éventuelles techniques de protection : est il, par exemple, envisageable de programmer "DON QUICHOTTE" de manière à ce que son impact sur l'astéroïde modifie sa trajectoire pour éviter une collision avec la Terre ?
EARTHGUARD
un véhicule spatial propulsé par des voiles solaires ou par un système électrique , occupant éventuellement la place de passager auxiliaire lors d'un lancement futur, serait placé sur une orbite héliocentrique pour observer les géocroiseurs à partir d'une poste d'observation favorable.
ISTHAR
cette mission permettrait de sonder l'intérieur d'un géocroiseur pour en étudier la structure et évaluer la menace qu'il représente par tomographie radar : cette nouvelle technologie utilise des ondes radars capables de pénétrer dans le sol pour donner des images de l'intérieur d'un corps solide.
SIMONE
cette mission donnerait lieu au lancement d'une flotille de petits satellites à faible coût. Ceux-ci survoleraient un certain nombre de géocroiseurs et / ou s'y poseraient afin de caractériser cette population d'objets menaçants et d'obtenir sur eux des informations de première main.
EUNEOS
un recensement spatial serait entrepris à partir d'une orbite située dans le système solaire interne pour répertorier les géocroiseurs les plus dangereux. Ce sont souvent les plus difficiles à étudier à partir d'observatoires basés au sol étant donné que ces objets - très peu lumineux - ne sont fréquemment visibles que dans le ciel diurne ou à une très faible élévation au-dessus de l' horizon.
TELEDETECTION SPATIALE DE GEOCROISEURS
un observatoire spatial étudierait les caractéristiques physiques des géocroiseurs telles que leurs dimensions, leur composition et les caractéristiques de leur surface.
Le seul observatoire qui exerçait une surveillance à Nice (Observatoire de Nice Côte d' Azur - tiens, tiens) a cessé de le faire en 2000, faute de moyens.
3 programmes existent aux Etats-Unis (PCAS, Palomar - NEAT, collaboration NASA et US AIR FORCE - SPACE WATCH télescope de Kitt Peak en Arizona, l'un des plus grands observatoires du monde = 22 télescopes, 2 radiotélescopes).
Un budget d'un milliard de dollars au cours de cette décennie sera consacrer à l'étude des quelques 25000 objets risquant d'entrer en collision avec la Terre.
D'autres sentinelles existent et veillent : Observatoire de Pékin en Chine, Observatoire de Saint-Pétersbourg en Russie.
Au Nouveau Mexique, le Groupe LINEAR (Lincoln Laboratory Near Earth Asteroid Rechearch) utilise un télescope militaire spécialisé dans l' étude des débris spatiaux et des satellites.
SPACEGUARD FOUNDATION a été créé en 1996 et rassemble des astronomes, professionnels ou amateurs du monde entier.
Il existe plusieurs familles, des classifications de géocroiseurs, dont certains sont plus menaçants, il s'agit des familles /size]
ATEN qui peuvent croiser l'orbite de la Terre et de Vénus (110 de détecté)
AVEN (????) j'ai pas d'infos sur les AVENS, si vous en avez ?
AMOR croisant l'orbite de la Terre et celle de Mars (info ESA).
(Je viens de relever une contradiction sur les géocroiseurs AMORS car il est dit sur un autre site qu'ils croisent l'orbite de Mars mais pas celle de la Terre, alors qui dit vrai, je pense que l' ESA sait de quoi elle parle ?).
Il existe d'autres familles de géocroiseurs mais moins dangereux car plus éloignés de la trajectoire de la Terre ou des planètes proches
APPOLOS : croisant l'orbite de la Terre (632 détectés).
LA CEINTURE PRINCIPALE : leur orbite se trouve entre Mars et Jupiter (ce sont les plus nombreux)
LES TROYENS : astéroïdes sur l'orbite de Jupiter ou de Mars, en avance ou en retard de 60°
LES CENTAURES : astéroïdes dont l'orbite est entre celle de Jupiter et de Neptune ; il y en a peu car les orbites sont instables
LA CEINTURE DE KUIPER : ils se trouvent au-delà de l'orbite de Neptune, on en connaît peu car ils sont très loin de la Terre et très peu brillants mais ils pourraient être très nombreux.
De part leur composition, les astéroïdes appartiennent à 3 principales classes chimiques
Classe C : objets carbonés très sombres, témoin de l'origine du système solaire (75 % des astéroïdes).
Classe S : objets métalliques (nickel, fer, magnésium, silicates plus brillants (17 % des astéroïdes).
Classe M : objets en fer et nickel purs, brillants (7 % des astéroïdes).
Il existe d'autres classes mais qui sont des variantes des 3 principales.
En réalité, c'est assez complexe car mouvant la classification des géocroiseurs. En fait, un géocroiseur est classé suivant les caractéristiques du moment et s'il est observé pendant une dizaine d'années, ses caractéristiques ont pu entre temps changer (dérive de l'orbite). C'est logique ! Certains astéroïdes restent sur leur orbite pendant des centaines, voir des milliers d'années, c'est pourquoi d'ailleurs ils ne présentent aucun risque pour la Terre, d'autres subissent au cours de leur périple des influences gravitationnelles qui les font dériver.
Par exemple, l'astéroïde appelé "Quezalcoatl" découvert en 1953 a été classé dans la catégorie AMORS.
11 ans plus tard, il avait acquis les caractéristiques d'un APPOLO.