Certains concepts sont certainement très difficiles à décrire et à expliquer à la fois de façon simple et parfaitement précise... Malgré les critiques que l'on peut faire, un tel documentaire reste important pour faire circuler les idées, et celui-ci donne aussi des informations et des descriptions tout à fait correctes.
La différence entre kilomètre-seconde et kilomètre
par seconde n'est pas qu'une question de français, parce que le sens change complètement : 100 km.s n'exprime pas du tout le même concept physique que 100 km/s.
La dimension d'une vitesse est une distance
divisée par une durée, et non multipliée ce qui donnerait alors une autre grandeur physique. Laquelle ? Il faudrait demander à un physicien spécialiste de l'analyse dimensionnelle qui saurait mieux l'identifier que moi, mais la différence est indéniable.
Pour ce qui est de la différence entre la variation de la mesure d'un objet et la variation de l'objet lui-même, c'est là une distinction délicate mais importante qu'il faut faire pour bien comprendre la théorie.
Qu'est-ce que la longueur d'un objet ? C'est le nombre de fois que celui-ci contient un autre objet de référence que l'on appelle "étalon". Ce n'est rien de plus, et ce n'est certainement pas une propriété intrinsèque de l'objet lui-même.
Pour la durée c'est le même principe, une durée c'est le nombre de fois que celle-ci contient la durée étalon.
Que ce soit pour la longueur ou la durée,
si l'étalon reste avec l'objet à mesurer, dans son référentiel, la mesure ne variera jamais, quel que soit la vitesse du référentiel. En revanche, si l'étalon n'est pas dans le même référentiel que l'objet à mesurer (en particulier s'il se déplace -vite- relativement à l'objet), alors les mesures donneront des résultats différents, mais l'objet n'a pas "changé" pour autant.
Par exemple, tout le monde sait bien que ce n'est pas parce que l'on s'éloigne d'une personne que celle-ci rétrécit réellement ! seule notre image visuelle rétrécit. C'est la même chose pour les durées et les longueurs relativistes : se déplacer à la vitesse de la lumière ne rétrécit pas réellement l'univers à un point, mais c'est l'image que nous en avons alors, c'est-à-dire la mesure que nous obtenons.
C'est pour cela qu'il vaut mieux éviter d'utiliser les termes "relatif" ou "absolu" qui relèvent de la philosophie et ne nous disent rien d'utile en physique. Les phrases "Le temps est relatif/absolu" ou "L'espace est relatif/absolu" ne veulent pas dire grand chose en physique, cela n'a pas de sens : c'est comme affirmer "Le temps ou l'espace dépendent de quelque chose"...
De la même manière, comme je l'ai déjà précisé, la courbure de l'espace-temps n'est pas une "déformation" de l'espace-temps. C'est un changement des relations de longueur (et de durée) suivant la position, ou de façon plus visuelle, une déformation de la grille qui est "dessinée" dessus, mais pas du support lui-même.
Par exemple, une feuille millimétrée est bien régulière, les distances entre les points de la "grille" sont toujours les mêmes, ainsi la géométrie est de courbure nulle, bien plate. Maintenant prenons une feuille millimétrée logarithmique :
[img]
http://dl.free.fr/gnK72sqqI[/img]
Les distances entre les points de la grille dépendent de leur position, et forment ainsi une géométrie courbe ! C'est le même principe pour la relativité générale, de façon beaucoup moins homogène : le "grillage" se resserre uniquement autour des zones où se trouve la matière, l'espace-temps est courbé, mais pas déformé de la manière généralement présentée.
J'espère avoir éclairci un peu ces points.