Bonjour à tous.
Comme tous cartésiens face aux témoignages d'apparitions d'OVNIS, je suis des plus sceptiques
hormis peut-être ceux du père Uranus.
Jugez vous-même.
Bar de l’Univers
Hôtel Restaurant
Pension de Famille
BAR DE L’UNIVERS OU LES
BONNES HISTOIRES DU PERE URANUS
XI EPISODE
ATTERRISSAGE D’OVNIS DANS L’HEXAGONE
Toulouse - Mardi 17h30
La rue de la Voie Lactée est bondée. Heureusement la mairie a fait le nécessaire et mis des déviations à la circulation automobile.
Maurice, le patron du Bar a sonorisé la Voie, donc pas de problème, chacun pourra entendre et apprécier les propos du père Uranus , qui, aujourd’hui seront selon toutes probabilités, surprenants pour certains, inconcevables pour d’autres, mais inattendus pour tous.
Ce dernier, une fois bien calé sur son estrade, ses notes et sa cervoise à portée, tapote le micro.
- Mes amis, aujourd’hui exceptionnellement, je vous demanderai d’assimiler mon récit à de la science fiction avec FICTION écrit en grand.
Pierre Olive, comme beaucoup, est étonné puis contrarié.
- Mais alors pourquoi parler, conter, développer et expliquer une histoire romancée ? Nous souhaitons du concret, du réel et non une éblouissante fable, fut-elle de votre cru.
- Vous m’avez mis au pied du mur, je dois m’en sortir soit en disparaissant contre ce mur soit en passant par-dessus et vous exposer à ma façon ce déconcertant voyage. L’essentiel véridique et authentique, invraisemblable pour le commun d’entre nous, sera alors préservé.
Un retraité de la première heure, champion de belote toutes catégories :
- Si je comprends bien la trame de votre récit sera réelle ?
- En effet. En revanche, je vous mets au défit de séparer la vrai du faux. Je vous demande simplement de vous laisser porter et emporter aussi loin que ce voyage vous transportera. De surcroît l’anonymat de mes personnages sera respecté.
Etes-vous d’accord pour entendre cette déconcertante odyssée ?
Un oui franc et massif ponctue cette demande.
- Bien……. Revenons à quelques années en arrière.
Pierre Olive :
- Des années lumière ?
- Non ! Une bonne dizaine de tours de la terre autour du soleil, 1999 pour être précis.
Un beau jour donc, je décidai de m’intéresser de plus près aux objets volants non identifiés. Pour ce faire je compilais toutes informations journalistiques traitant du sujet.
Ce fut une énorme somme de travail, principalement le tri de ces témoignages : les loufoques, les peu vraisemblables, les vraisemblables mais peu vérifiables, les vérifiables mais peu identifiables parce qu’impossible d’en tirer profit. Exemple : (Témoignages de pilotes de ligne confirmés par radars) Allez donc courir après un OVNI afin d’en déterminer sa provenance, sa direction et sa destination plusieurs mois après son observation.
Trois mois après avoir épluché d’innombrables dépêches, je m’avouais vaincu quand soudain, parcourant la gazette d’Arcy/Aube, je tombai sur 3 faits divers : témoignages d’apparitions confirmés par la gendarmerie locale.
Ces trois faits me semblaient dignes d’intérêt pour plusieurs raisons. Nous verrons pourquoi plus tard.
Le père enfourche sa paire de lunettes très peu employée jusqu’à présent et choisit la première déposition.
- Voici l’article paru le 17 Juin dans la Gazette d’Arcy suite à un constat de gendarmerie rédigé le 1er Juin 1999 à 23h40 :
Stéphane S., médecin de son état à St-Dizier, regagnait au volant de sa Porsche 911 son domicile par la départementale 384. Il venait de quitter Troyes où se déroulait l’habituelle réunion du Jokary Club, prolongée d’une table copieuse et finement arrosée.
L’air frais, le temps clair, la route droite et déserte, éclairée de la pleine lune, pourquoi ne pas s’offrir une petite pointe de vitesse, histoire de décalaminer ses soupapes. Attentif au moindre obstacle, il ne vit que trop tard le motard dans son rétro, toutes sirènes hurlantes.
Ceci se passait à 2km avant Eclaron, sur la D 384. Le motard de la gendarmerie dépassa enfin Stéphane S. et le fit stopper en bordure du Lac-Der-Chantecoq afin de le verbaliser, lui signifiant que sa profession ne l’autorisait pas à rouler à plus de 200 Km/h sur une départementale, même en pleine nuit.
Son procès verbal dressé dans les règles, se produisit soudain un évènement extérieur inattendu dans ce genre de situation.
Cela commença par un bruit de branche cassée au sommet de grands arbres, à 20 mètres
au-dessus d’eux, suivi d’un bruissement de feuilles comme une chute le long de branches pliées. Le phénomène auditif se prolongea jusqu’au sol où il devint phénomène visible pour ressembler à une chose ovoïde d’environ 8 à 10 mètres de long, hérissée de cheminées tubulaires. Cet œuf géant reposait sur de longues pattes métalliques dont une probablement brisée dans sa descente.
La chose avait un aspect métallique de couleur indéfinissable tirant sur le bleu violacé
Le gendarme Piedefond ne perdit alors pas son sang froid et empoigna le micro.
- Allô : Ici gendarme Piedefond, m’entends-tu Maurice ?
Criiiiit……….. Criiiiiiiiiiiiiiiiiich…….
- Allô, Maurice, c’est Gérard, je suis en présence d’un OVNI, ses occupants en jaillissent un à un. M’entends-tu Maurice ? Rejoints-moi immédiatement sur la D 384
à 2 Km au sud d’Eclaron afin de les appréhender.
Aucune réponse de Maurice, qui, on le sut plus tard, avait sa radio en panne.
Les créatures se glissaient effectivement une à une hors de l’engin, puis sous l’engin, donnant l’impression d’œuvrer à un dépannage quelconque. Elles regagnèrent ensuite au bout de 10 minutes l’habitacle où elles disparurent.
Les deux témoins, muets et subjugués, n’osaient bouger.
L’engin s’éleva alors lentement du sol, sans bruit, sans lumière, puis d’un seul coup accéléra et disparut totalement.
La radio ne répondant pas, le gendarme Piedefond saisit son carnet à procès verbal et commença d’écrire, consignant mot pour mot le phénomène apparu sous leurs yeux. Il eut le malheur d’ajouter :
- Je vous cite, bien entendu, comme témoin docteur S. ?
- Témoin de quoi ?
- De la chose, du phénomène, de… de ….
- Si c’est sur ma vitesse excessive, je ne suis absolument pas d’accord, ni témoin, je roulais à une allure raisonnable.
- Ne noyez pas le poisson, docteur, vous avez assisté comme moi à un atterrissage malheureux d’un OVNI ainsi qu’à une intervention mécanique sur celui-ci.
- Vous avez des visions gendarme ! Vous apercevez d’abord une Porsche roulant à 200 Km/h et dans la foulée un OVNI en difficulté, atterrissant en catastrophe puis redécollant à une allure folle après réparation. C’est bien ça gendarme ?
- Tout à fait !
- OK ! Cela s’appelle en langage psychiatrique, le syndrome de la vitesse refoulée, c’est assez classique dans les services de la force publique, chargés justement de réprimer la vitesse. Je peux vous envoyer chez un très bon confrère si vous le souhaitez ?
Le gendarme Piedefond, beaucoup plus malin qu’il ne le laissait voir, déchira le procès verbal du docteur S. sur sa vitesse excessive.
- Et comme ceci, docteur, reconnaissez-vous la chose ?
- En effet, nous pouvons envisager les évènements sous un autre angle.
Le procès verbal sur cette apparition fut donc consigné, signé par le médecin et repris par la gazette.
Le père fait une pose et en profite pour se désaltérer grâce à sa chope au niveau maintenu constant par Maurice.
Un spectateur du premier rang utilise ce laps de temps pour poser une question :
(Je dis spectateur parce que les débats ou conférences du père Uranus sont devenus de véritables spectacles gratuits. Maurice s’est même demandé s’il ne devait pas réserver certaines places pour les meilleurs consommateurs)
- A quoi peut bien servir ce témoignage ? Les témoins n’en diront pas plus et je suppose que les autorités ont analysé et mesuré la radio- activité du terrain.
- En effet, mais rien n’a été décelé d’anormal.
- Alors ?
- Alors ? Et bien ce témoignage m’intéresse car il possède certaines similitudes avec les 2 prochains. Voici le deuxième :
Deuxième apparition du même style, 24 juin 1999 – 3h30
Ariane Cauvals, d’une rare beauté, rentrait chez elle le cœur léger, le sentiment du devoir accompli. Elle exerçait la lourde tâche parfois ingrate, toutefois nécessaire et néanmoins rémunératrice, de partenaire de charme, dans les hautes sphères de la gentry française et quelquefois internationale. Autrement dit : call girl de luxe.
Particularité de son CV : a fréquenté les plus hautes écoles et en est sortie bardée de diplômes, fait tout à fait exceptionnel dans ce genre de profession.
Ariane Cauvals emprunta cette nuit-là, en provenance de Troyes dans l’Aube, la départementale 960, puis la D 180, afin de regagner son domicile à Bétignicourt, au nord ouest de Brienne le Château, dans l’intention d’un repos bien mérité. Arrivée devant sa somptueuse résidence, Ariane appuya sur la télécommande du portail sans succès, descendit alors de son véhicule et manoeuvra à la main les deux vantaux.
Il régnait une certaine clarté due à la pleine lune. Ariane avançait donc sur l’allée goudronnée sous une relative luminosité.
C’est au moment de bifurquer derrière la bâtisse, vers le garage, qu’elle fut prise de stupeur devant sa piscine. Elle possédait en effet un complexe aquatique dernier cri à trois étages.
Le premier représentait un salon d’hiver, bâti au-dessus de l’eau grâce à une dalle de verre transparente et coulissante, coulissante également était la véranda.
Le rez de chaussée formait la piscine proprement dite, accessible, été comme hiver, grâce à la dalle de verre en partie escamotable.
Le véritable fleuron de ce complexe piscine consistait en son sous-sol, sous l’eau, protégé par une bulle en lexan transparent, un salon d’été, rafraîchi par le milieu aquatique.
La surprise du visiteur se penchant au bord, regardant au fond, apercevant l’hôte de ces lieux, sous l’eau, à demi nu, sirotant un whisky sans glace, devait faire plaisir à voir.
Un escalier extérieur donnait accès à ce salon sous-marin.
Arrivant donc devant ce joyau aquatique, Ariane Cauvals en cala son moteur d’émotion quand elle aperçut l’étendue du désastre.
Un gigantesque appareil de forme oblongue avait écrasé de sa masse la belle véranda coulissante, la dalle de verre et un pied de l’engin avait aussi perforé le salon bulle, diminuant par le fait le niveau d’eau dans la piscine.
Avant de s’évanouir, sa dernière vision fut celle de deux créatures casquées, sortant de l’engin et venant vers elle. Hélas, à son réveil, le beau complexe été/hiver ultra moderne gisait toujours au fond de l’eau, une catastrophe ! En revanche, l’appareil bizarre avait disparu sans laisser d’adresse ni d’explication.
Les gendarmes appelés au secours, ne purent que constater les dégâts.
La déposition d’Ariane Cauvals, enregistrée, fut confrontée à celle du gendarme Piedefond et sérieusement prise en compte. Une analyse de l’eau et du sol pratiquée sans résultat ne releva aucune radiation spéciale.
A cet instant Pierre Olive, n’y tenant plus, se lève et apostrophe le père :
- Pour tirer quelque chose de ce témoignage, il aurait fallu interviewer « cette belle de nuit » père Uranus, l’avez-vous rencontrée ?
La salle jusque là silencieuse se libère en raillant de bon cœur.
- Sacré Pierre Olive ! Je ne te répondrai pas de suite parce que j’énumère ces 3 faits dans l’ordre chronologique. Nous y reviendrons plus tard, je te le promets. Voici le 3ème :
Troisième apparition – 19 septembre 1999 – 2h30 :
Le routier Marcel roulait au volant de son 40 tonnes 143 Scania sur la N4 en direction de Strasbourg. Il avait chargé des fûts de bière vides à Poitiers et les montait à la brasserie Adelshoffen à Schiltigheim afin d’en redescendre des pleins le lendemain.
Marcel avait un bon coup de fourchette, il s’était arrêté au centre routier d’Orléans pour le gastro du soir et préférait passer par la Francilienne, ce qui évitait Sens et Montargis.
A 2h30, sur la N4, il venait de dépasser Sommesous et s’apprêtait à traverser Vitry le François. La fatigue commençant à le gagner, il préféra stopper à 10 Km avant Vitry sur un petit parking calme et peu fréquenté parce que d’accès peu visible.
Voilà ! Se dit-il, ici, je serai tranquille ! (Oh l’erreur !!!)
Il descendit faire le tour de vérification habituel du bahut, roues, moyeux, bâche, etc. et, tout en urinant contre une roue, aperçut en contrebas du parking un engin non répertorié à son argus personnel.
Le temps de le rapprocher à une forme connue, l’appareil s’éleva du sol de 2 à 3 mètres puis retomba aussitôt dans un bruit de ferraille tordue.
Marcel entrevit alors deux créatures bleues, casquées, quadrupèdes, sortant de l’objet et se déplaçant sur leurs membres inférieurs comme de vulgaires humanoïdes locaux.
Le temps de réaliser qu’il était en présence d’extraterrestres en panne, il remonta fissa dans sa cabine et empoigna le micro de sa CB.
- « Attention à toutes les stations, atterrissage sous mes yeux d’un OVNI habité d’au moins deux extraterrestres, à 10 Km de Vitry Ouest, sur la N4. Attention, je répète, à toutes les stations à l’écoute….. »
Pendant ce temps les créatures bougeaient et remontaient le fossé les séparant du parking en direction du poids lourd, ce qui augmenta l’inquiétude du routier qui s’égosillait au micro :
- « Attention, attention, les stations, ils se dirigent vers moi, je répète, je suis attaqué par des extraterrestres ! »
A ce moment une station lui répondit :
- Faut diminuer le Ricard, mon pote !
L’angoisse croissante, Marcel, cramponné à son micro, lançait désespérément des appels restés sans réponse. Ils étaient là, à sa portière, sous leur casque bizarre.
L’un d’eux semblait vouloir engager la conversation. Malgré sa trouille, Marcel était néanmoins curieux d’entendre le son de ces personnages. Le premier s’apprêta à communiquer. Les paroles que perçut alors le routier furent trop déstabilisantes, même pour quelqu’un d’équilibré comme lui, et il s’évanouit sur le champ en entendant la créature lui proférer :
- « T’as pas bientôt fini de gueuler dans ta radio ? »
Cette phrase « historique » fut consignée le lendemain par les gendarmes dans leur rapport.
De nature soupçonneuse, ceux-ci le questionnèrent plus longuement.
- Que transportez-vous ?
- Des fûts de bière !
- Ah ! Tiens ! Voilà peut-être une explication !
- Vous vous méprenez, ils sont vides ! Je vais les remplir à Schiltigheim.
Néanmoins, suite à la description de l’engin par Marcel, les gendarmes établirent un procès verbal car le signalement de l’objet correspondait trait pour trait à celui de leur collègue Piedefon. Une analyse du sol s’avéra également négative.
Voilà….. Ces témoignages sortaient immanquablement du lot pour deux raisons :
1) Similitude des détails dans la description de l’engin, des créatures et principalement de leurs étranges casques.
2) Distance restreinte entre les points d’observation, uniquement quelques dizaines de km.
Je pourrais ajouter la Mesure de temps très courte entre la première et dernière apparition, 3 mois environ.
Par curiosité, je consultai une carte routière et positionnai ces lieux d’atterrissage.
Ma première constatation fut de taille : ces trois emplacements formaient un triangle dans lequel une tache blanche sautait aux yeux, une tache vide d’agglomération, de réseau routier, de montagnes, lacs ou forêts, région la moins peuplée de France mis à part les zones inaccessibles comme la haute montagne, d’un vide inquiétant qui est celle aussi des disparus de Mourmelon.
Cette tache est comprise entre Troyes, Chalons et St-Diziers, elle ressort blanche comme une provocation à la curiosité.
Que peut-il bien se passer dans le coin pour qu’il y ait si peu de monde ?
Des ondes peut-être ?
Quoiqu’il en soit je retranscris scrupuleusement les trois points sur la carte.
Une deuxième surprise m’attendait : ces lieux géographiques constituaient les sommets d’un triangle équilatéral parfait.
Le père Uranus marque un temps, observe l’assemblée avide d’en savoir plus et contre toute attente rassemble ses notes puis annonce :
- Ce sera tout pour aujourd’hui.
Pierre Olive :
- Oh non Père Uranus ! Pas ça, vous nous en avez trop dit pour vous arrêter maintenant !
- Vous m’avez obligé à vous parler de ce fameux castoulet dégusté si loin d’ici. J’ai donc commencé le plus scrupuleusement possible ce récit mais il est bien trop long pour vous le conter en une seule fois.
Maurice ! Ne reste t’il pas un peu du castoulet d’hier, tu pourrais m’en réchauffer ?
- Hélas non, père Uranus, tout a été englouti !
- Bien, alors à demain si vous le voulez bien.
Comme tous cartésiens face aux témoignages d'apparitions d'OVNIS, je suis des plus sceptiques
hormis peut-être ceux du père Uranus.
Jugez vous-même.
Bar de l’Univers
Hôtel Restaurant
Pension de Famille
BAR DE L’UNIVERS OU LES
BONNES HISTOIRES DU PERE URANUS
XI EPISODE
ATTERRISSAGE D’OVNIS DANS L’HEXAGONE
Toulouse - Mardi 17h30
La rue de la Voie Lactée est bondée. Heureusement la mairie a fait le nécessaire et mis des déviations à la circulation automobile.
Maurice, le patron du Bar a sonorisé la Voie, donc pas de problème, chacun pourra entendre et apprécier les propos du père Uranus , qui, aujourd’hui seront selon toutes probabilités, surprenants pour certains, inconcevables pour d’autres, mais inattendus pour tous.
Ce dernier, une fois bien calé sur son estrade, ses notes et sa cervoise à portée, tapote le micro.
- Mes amis, aujourd’hui exceptionnellement, je vous demanderai d’assimiler mon récit à de la science fiction avec FICTION écrit en grand.
Pierre Olive, comme beaucoup, est étonné puis contrarié.
- Mais alors pourquoi parler, conter, développer et expliquer une histoire romancée ? Nous souhaitons du concret, du réel et non une éblouissante fable, fut-elle de votre cru.
- Vous m’avez mis au pied du mur, je dois m’en sortir soit en disparaissant contre ce mur soit en passant par-dessus et vous exposer à ma façon ce déconcertant voyage. L’essentiel véridique et authentique, invraisemblable pour le commun d’entre nous, sera alors préservé.
Un retraité de la première heure, champion de belote toutes catégories :
- Si je comprends bien la trame de votre récit sera réelle ?
- En effet. En revanche, je vous mets au défit de séparer la vrai du faux. Je vous demande simplement de vous laisser porter et emporter aussi loin que ce voyage vous transportera. De surcroît l’anonymat de mes personnages sera respecté.
Etes-vous d’accord pour entendre cette déconcertante odyssée ?
Un oui franc et massif ponctue cette demande.
- Bien……. Revenons à quelques années en arrière.
Pierre Olive :
- Des années lumière ?
- Non ! Une bonne dizaine de tours de la terre autour du soleil, 1999 pour être précis.
Un beau jour donc, je décidai de m’intéresser de plus près aux objets volants non identifiés. Pour ce faire je compilais toutes informations journalistiques traitant du sujet.
Ce fut une énorme somme de travail, principalement le tri de ces témoignages : les loufoques, les peu vraisemblables, les vraisemblables mais peu vérifiables, les vérifiables mais peu identifiables parce qu’impossible d’en tirer profit. Exemple : (Témoignages de pilotes de ligne confirmés par radars) Allez donc courir après un OVNI afin d’en déterminer sa provenance, sa direction et sa destination plusieurs mois après son observation.
Trois mois après avoir épluché d’innombrables dépêches, je m’avouais vaincu quand soudain, parcourant la gazette d’Arcy/Aube, je tombai sur 3 faits divers : témoignages d’apparitions confirmés par la gendarmerie locale.
Ces trois faits me semblaient dignes d’intérêt pour plusieurs raisons. Nous verrons pourquoi plus tard.
Le père enfourche sa paire de lunettes très peu employée jusqu’à présent et choisit la première déposition.
- Voici l’article paru le 17 Juin dans la Gazette d’Arcy suite à un constat de gendarmerie rédigé le 1er Juin 1999 à 23h40 :
Stéphane S., médecin de son état à St-Dizier, regagnait au volant de sa Porsche 911 son domicile par la départementale 384. Il venait de quitter Troyes où se déroulait l’habituelle réunion du Jokary Club, prolongée d’une table copieuse et finement arrosée.
L’air frais, le temps clair, la route droite et déserte, éclairée de la pleine lune, pourquoi ne pas s’offrir une petite pointe de vitesse, histoire de décalaminer ses soupapes. Attentif au moindre obstacle, il ne vit que trop tard le motard dans son rétro, toutes sirènes hurlantes.
Ceci se passait à 2km avant Eclaron, sur la D 384. Le motard de la gendarmerie dépassa enfin Stéphane S. et le fit stopper en bordure du Lac-Der-Chantecoq afin de le verbaliser, lui signifiant que sa profession ne l’autorisait pas à rouler à plus de 200 Km/h sur une départementale, même en pleine nuit.
Son procès verbal dressé dans les règles, se produisit soudain un évènement extérieur inattendu dans ce genre de situation.
Cela commença par un bruit de branche cassée au sommet de grands arbres, à 20 mètres
au-dessus d’eux, suivi d’un bruissement de feuilles comme une chute le long de branches pliées. Le phénomène auditif se prolongea jusqu’au sol où il devint phénomène visible pour ressembler à une chose ovoïde d’environ 8 à 10 mètres de long, hérissée de cheminées tubulaires. Cet œuf géant reposait sur de longues pattes métalliques dont une probablement brisée dans sa descente.
La chose avait un aspect métallique de couleur indéfinissable tirant sur le bleu violacé
Le gendarme Piedefond ne perdit alors pas son sang froid et empoigna le micro.
- Allô : Ici gendarme Piedefond, m’entends-tu Maurice ?
Criiiiit……….. Criiiiiiiiiiiiiiiiiich…….
- Allô, Maurice, c’est Gérard, je suis en présence d’un OVNI, ses occupants en jaillissent un à un. M’entends-tu Maurice ? Rejoints-moi immédiatement sur la D 384
à 2 Km au sud d’Eclaron afin de les appréhender.
Aucune réponse de Maurice, qui, on le sut plus tard, avait sa radio en panne.
Les créatures se glissaient effectivement une à une hors de l’engin, puis sous l’engin, donnant l’impression d’œuvrer à un dépannage quelconque. Elles regagnèrent ensuite au bout de 10 minutes l’habitacle où elles disparurent.
Les deux témoins, muets et subjugués, n’osaient bouger.
L’engin s’éleva alors lentement du sol, sans bruit, sans lumière, puis d’un seul coup accéléra et disparut totalement.
La radio ne répondant pas, le gendarme Piedefond saisit son carnet à procès verbal et commença d’écrire, consignant mot pour mot le phénomène apparu sous leurs yeux. Il eut le malheur d’ajouter :
- Je vous cite, bien entendu, comme témoin docteur S. ?
- Témoin de quoi ?
- De la chose, du phénomène, de… de ….
- Si c’est sur ma vitesse excessive, je ne suis absolument pas d’accord, ni témoin, je roulais à une allure raisonnable.
- Ne noyez pas le poisson, docteur, vous avez assisté comme moi à un atterrissage malheureux d’un OVNI ainsi qu’à une intervention mécanique sur celui-ci.
- Vous avez des visions gendarme ! Vous apercevez d’abord une Porsche roulant à 200 Km/h et dans la foulée un OVNI en difficulté, atterrissant en catastrophe puis redécollant à une allure folle après réparation. C’est bien ça gendarme ?
- Tout à fait !
- OK ! Cela s’appelle en langage psychiatrique, le syndrome de la vitesse refoulée, c’est assez classique dans les services de la force publique, chargés justement de réprimer la vitesse. Je peux vous envoyer chez un très bon confrère si vous le souhaitez ?
Le gendarme Piedefond, beaucoup plus malin qu’il ne le laissait voir, déchira le procès verbal du docteur S. sur sa vitesse excessive.
- Et comme ceci, docteur, reconnaissez-vous la chose ?
- En effet, nous pouvons envisager les évènements sous un autre angle.
Le procès verbal sur cette apparition fut donc consigné, signé par le médecin et repris par la gazette.
Le père fait une pose et en profite pour se désaltérer grâce à sa chope au niveau maintenu constant par Maurice.
Un spectateur du premier rang utilise ce laps de temps pour poser une question :
(Je dis spectateur parce que les débats ou conférences du père Uranus sont devenus de véritables spectacles gratuits. Maurice s’est même demandé s’il ne devait pas réserver certaines places pour les meilleurs consommateurs)
- A quoi peut bien servir ce témoignage ? Les témoins n’en diront pas plus et je suppose que les autorités ont analysé et mesuré la radio- activité du terrain.
- En effet, mais rien n’a été décelé d’anormal.
- Alors ?
- Alors ? Et bien ce témoignage m’intéresse car il possède certaines similitudes avec les 2 prochains. Voici le deuxième :
Deuxième apparition du même style, 24 juin 1999 – 3h30
Ariane Cauvals, d’une rare beauté, rentrait chez elle le cœur léger, le sentiment du devoir accompli. Elle exerçait la lourde tâche parfois ingrate, toutefois nécessaire et néanmoins rémunératrice, de partenaire de charme, dans les hautes sphères de la gentry française et quelquefois internationale. Autrement dit : call girl de luxe.
Particularité de son CV : a fréquenté les plus hautes écoles et en est sortie bardée de diplômes, fait tout à fait exceptionnel dans ce genre de profession.
Ariane Cauvals emprunta cette nuit-là, en provenance de Troyes dans l’Aube, la départementale 960, puis la D 180, afin de regagner son domicile à Bétignicourt, au nord ouest de Brienne le Château, dans l’intention d’un repos bien mérité. Arrivée devant sa somptueuse résidence, Ariane appuya sur la télécommande du portail sans succès, descendit alors de son véhicule et manoeuvra à la main les deux vantaux.
Il régnait une certaine clarté due à la pleine lune. Ariane avançait donc sur l’allée goudronnée sous une relative luminosité.
C’est au moment de bifurquer derrière la bâtisse, vers le garage, qu’elle fut prise de stupeur devant sa piscine. Elle possédait en effet un complexe aquatique dernier cri à trois étages.
Le premier représentait un salon d’hiver, bâti au-dessus de l’eau grâce à une dalle de verre transparente et coulissante, coulissante également était la véranda.
Le rez de chaussée formait la piscine proprement dite, accessible, été comme hiver, grâce à la dalle de verre en partie escamotable.
Le véritable fleuron de ce complexe piscine consistait en son sous-sol, sous l’eau, protégé par une bulle en lexan transparent, un salon d’été, rafraîchi par le milieu aquatique.
La surprise du visiteur se penchant au bord, regardant au fond, apercevant l’hôte de ces lieux, sous l’eau, à demi nu, sirotant un whisky sans glace, devait faire plaisir à voir.
Un escalier extérieur donnait accès à ce salon sous-marin.
Arrivant donc devant ce joyau aquatique, Ariane Cauvals en cala son moteur d’émotion quand elle aperçut l’étendue du désastre.
Un gigantesque appareil de forme oblongue avait écrasé de sa masse la belle véranda coulissante, la dalle de verre et un pied de l’engin avait aussi perforé le salon bulle, diminuant par le fait le niveau d’eau dans la piscine.
Avant de s’évanouir, sa dernière vision fut celle de deux créatures casquées, sortant de l’engin et venant vers elle. Hélas, à son réveil, le beau complexe été/hiver ultra moderne gisait toujours au fond de l’eau, une catastrophe ! En revanche, l’appareil bizarre avait disparu sans laisser d’adresse ni d’explication.
Les gendarmes appelés au secours, ne purent que constater les dégâts.
La déposition d’Ariane Cauvals, enregistrée, fut confrontée à celle du gendarme Piedefond et sérieusement prise en compte. Une analyse de l’eau et du sol pratiquée sans résultat ne releva aucune radiation spéciale.
A cet instant Pierre Olive, n’y tenant plus, se lève et apostrophe le père :
- Pour tirer quelque chose de ce témoignage, il aurait fallu interviewer « cette belle de nuit » père Uranus, l’avez-vous rencontrée ?
La salle jusque là silencieuse se libère en raillant de bon cœur.
- Sacré Pierre Olive ! Je ne te répondrai pas de suite parce que j’énumère ces 3 faits dans l’ordre chronologique. Nous y reviendrons plus tard, je te le promets. Voici le 3ème :
Troisième apparition – 19 septembre 1999 – 2h30 :
Le routier Marcel roulait au volant de son 40 tonnes 143 Scania sur la N4 en direction de Strasbourg. Il avait chargé des fûts de bière vides à Poitiers et les montait à la brasserie Adelshoffen à Schiltigheim afin d’en redescendre des pleins le lendemain.
Marcel avait un bon coup de fourchette, il s’était arrêté au centre routier d’Orléans pour le gastro du soir et préférait passer par la Francilienne, ce qui évitait Sens et Montargis.
A 2h30, sur la N4, il venait de dépasser Sommesous et s’apprêtait à traverser Vitry le François. La fatigue commençant à le gagner, il préféra stopper à 10 Km avant Vitry sur un petit parking calme et peu fréquenté parce que d’accès peu visible.
Voilà ! Se dit-il, ici, je serai tranquille ! (Oh l’erreur !!!)
Il descendit faire le tour de vérification habituel du bahut, roues, moyeux, bâche, etc. et, tout en urinant contre une roue, aperçut en contrebas du parking un engin non répertorié à son argus personnel.
Le temps de le rapprocher à une forme connue, l’appareil s’éleva du sol de 2 à 3 mètres puis retomba aussitôt dans un bruit de ferraille tordue.
Marcel entrevit alors deux créatures bleues, casquées, quadrupèdes, sortant de l’objet et se déplaçant sur leurs membres inférieurs comme de vulgaires humanoïdes locaux.
Le temps de réaliser qu’il était en présence d’extraterrestres en panne, il remonta fissa dans sa cabine et empoigna le micro de sa CB.
- « Attention à toutes les stations, atterrissage sous mes yeux d’un OVNI habité d’au moins deux extraterrestres, à 10 Km de Vitry Ouest, sur la N4. Attention, je répète, à toutes les stations à l’écoute….. »
Pendant ce temps les créatures bougeaient et remontaient le fossé les séparant du parking en direction du poids lourd, ce qui augmenta l’inquiétude du routier qui s’égosillait au micro :
- « Attention, attention, les stations, ils se dirigent vers moi, je répète, je suis attaqué par des extraterrestres ! »
A ce moment une station lui répondit :
- Faut diminuer le Ricard, mon pote !
L’angoisse croissante, Marcel, cramponné à son micro, lançait désespérément des appels restés sans réponse. Ils étaient là, à sa portière, sous leur casque bizarre.
L’un d’eux semblait vouloir engager la conversation. Malgré sa trouille, Marcel était néanmoins curieux d’entendre le son de ces personnages. Le premier s’apprêta à communiquer. Les paroles que perçut alors le routier furent trop déstabilisantes, même pour quelqu’un d’équilibré comme lui, et il s’évanouit sur le champ en entendant la créature lui proférer :
- « T’as pas bientôt fini de gueuler dans ta radio ? »
Cette phrase « historique » fut consignée le lendemain par les gendarmes dans leur rapport.
De nature soupçonneuse, ceux-ci le questionnèrent plus longuement.
- Que transportez-vous ?
- Des fûts de bière !
- Ah ! Tiens ! Voilà peut-être une explication !
- Vous vous méprenez, ils sont vides ! Je vais les remplir à Schiltigheim.
Néanmoins, suite à la description de l’engin par Marcel, les gendarmes établirent un procès verbal car le signalement de l’objet correspondait trait pour trait à celui de leur collègue Piedefon. Une analyse du sol s’avéra également négative.
Voilà….. Ces témoignages sortaient immanquablement du lot pour deux raisons :
1) Similitude des détails dans la description de l’engin, des créatures et principalement de leurs étranges casques.
2) Distance restreinte entre les points d’observation, uniquement quelques dizaines de km.
Je pourrais ajouter la Mesure de temps très courte entre la première et dernière apparition, 3 mois environ.
Par curiosité, je consultai une carte routière et positionnai ces lieux d’atterrissage.
Ma première constatation fut de taille : ces trois emplacements formaient un triangle dans lequel une tache blanche sautait aux yeux, une tache vide d’agglomération, de réseau routier, de montagnes, lacs ou forêts, région la moins peuplée de France mis à part les zones inaccessibles comme la haute montagne, d’un vide inquiétant qui est celle aussi des disparus de Mourmelon.
Cette tache est comprise entre Troyes, Chalons et St-Diziers, elle ressort blanche comme une provocation à la curiosité.
Que peut-il bien se passer dans le coin pour qu’il y ait si peu de monde ?
Des ondes peut-être ?
Quoiqu’il en soit je retranscris scrupuleusement les trois points sur la carte.
Une deuxième surprise m’attendait : ces lieux géographiques constituaient les sommets d’un triangle équilatéral parfait.
Le père Uranus marque un temps, observe l’assemblée avide d’en savoir plus et contre toute attente rassemble ses notes puis annonce :
- Ce sera tout pour aujourd’hui.
Pierre Olive :
- Oh non Père Uranus ! Pas ça, vous nous en avez trop dit pour vous arrêter maintenant !
- Vous m’avez obligé à vous parler de ce fameux castoulet dégusté si loin d’ici. J’ai donc commencé le plus scrupuleusement possible ce récit mais il est bien trop long pour vous le conter en une seule fois.
Maurice ! Ne reste t’il pas un peu du castoulet d’hier, tu pourrais m’en réchauffer ?
- Hélas non, père Uranus, tout a été englouti !
- Bien, alors à demain si vous le voulez bien.