• L'univers du père Uranus

  • Dans cette rubrique, vous pouvez parler de n'importe quoi et de ce qui ne se rapporte pas à l'astro ou aux sciences
Dans cette rubrique, vous pouvez parler de n'importe quoi et de ce qui ne se rapporte pas à l'astro ou aux sciences
 #28558  par pere uranus
 
Bonjour à tous.
Comme tous cartésiens face aux témoignages d'apparitions d'OVNIS, je suis des plus sceptiques
hormis peut-être ceux du père Uranus.
Jugez vous-même.

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BAR DE L’UNIVERS OU LES
BONNES HISTOIRES DU PERE URANUS



XI EPISODE


ATTERRISSAGE D’OVNIS DANS L’HEXAGONE



Toulouse - Mardi 17h30


La rue de la Voie Lactée est bondée. Heureusement la mairie a fait le nécessaire et mis des déviations à la circulation automobile.

Maurice, le patron du Bar a sonorisé la Voie, donc pas de problème, chacun pourra entendre et apprécier les propos du père Uranus , qui, aujourd’hui seront selon toutes probabilités, surprenants pour certains, inconcevables pour d’autres, mais inattendus pour tous.

Ce dernier, une fois bien calé sur son estrade, ses notes et sa cervoise à portée, tapote le micro.

- Mes amis, aujourd’hui exceptionnellement, je vous demanderai d’assimiler mon récit à de la science fiction avec FICTION écrit en grand.

Pierre Olive, comme beaucoup, est étonné puis contrarié.
- Mais alors pourquoi parler, conter, développer et expliquer une histoire romancée ? Nous souhaitons du concret, du réel et non une éblouissante fable, fut-elle de votre cru.

- Vous m’avez mis au pied du mur, je dois m’en sortir soit en disparaissant contre ce mur soit en passant par-dessus et vous exposer à ma façon ce déconcertant voyage. L’essentiel véridique et authentique, invraisemblable pour le commun d’entre nous, sera alors préservé.

Un retraité de la première heure, champion de belote toutes catégories :
- Si je comprends bien la trame de votre récit sera réelle ?
- En effet. En revanche, je vous mets au défit de séparer la vrai du faux. Je vous demande simplement de vous laisser porter et emporter aussi loin que ce voyage vous transportera. De surcroît l’anonymat de mes personnages sera respecté.
Etes-vous d’accord pour entendre cette déconcertante odyssée ?

Un oui franc et massif ponctue cette demande.

- Bien……. Revenons à quelques années en arrière.

Pierre Olive :
- Des années lumière ?

- Non ! Une bonne dizaine de tours de la terre autour du soleil, 1999 pour être précis.
Un beau jour donc, je décidai de m’intéresser de plus près aux objets volants non identifiés. Pour ce faire je compilais toutes informations journalistiques traitant du sujet.
Ce fut une énorme somme de travail, principalement le tri de ces témoignages : les loufoques, les peu vraisemblables, les vraisemblables mais peu vérifiables, les vérifiables mais peu identifiables parce qu’impossible d’en tirer profit. Exemple : (Témoignages de pilotes de ligne confirmés par radars) Allez donc courir après un OVNI afin d’en déterminer sa provenance, sa direction et sa destination plusieurs mois après son observation.

Trois mois après avoir épluché d’innombrables dépêches, je m’avouais vaincu quand soudain, parcourant la gazette d’Arcy/Aube, je tombai sur 3 faits divers : témoignages d’apparitions confirmés par la gendarmerie locale.

Ces trois faits me semblaient dignes d’intérêt pour plusieurs raisons. Nous verrons pourquoi plus tard.

Le père enfourche sa paire de lunettes très peu employée jusqu’à présent et choisit la première déposition.

- Voici l’article paru le 17 Juin dans la Gazette d’Arcy suite à un constat de gendarmerie rédigé le 1er Juin 1999 à 23h40 :

Stéphane S., médecin de son état à St-Dizier, regagnait au volant de sa Porsche 911 son domicile par la départementale 384. Il venait de quitter Troyes où se déroulait l’habituelle réunion du Jokary Club, prolongée d’une table copieuse et finement arrosée.

L’air frais, le temps clair, la route droite et déserte, éclairée de la pleine lune, pourquoi ne pas s’offrir une petite pointe de vitesse, histoire de décalaminer ses soupapes. Attentif au moindre obstacle, il ne vit que trop tard le motard dans son rétro, toutes sirènes hurlantes.

Ceci se passait à 2km avant Eclaron, sur la D 384. Le motard de la gendarmerie dépassa enfin Stéphane S. et le fit stopper en bordure du Lac-Der-Chantecoq afin de le verbaliser, lui signifiant que sa profession ne l’autorisait pas à rouler à plus de 200 Km/h sur une départementale, même en pleine nuit.

Son procès verbal dressé dans les règles, se produisit soudain un évènement extérieur inattendu dans ce genre de situation.

Cela commença par un bruit de branche cassée au sommet de grands arbres, à 20 mètres
au-dessus d’eux, suivi d’un bruissement de feuilles comme une chute le long de branches pliées. Le phénomène auditif se prolongea jusqu’au sol où il devint phénomène visible pour ressembler à une chose ovoïde d’environ 8 à 10 mètres de long, hérissée de cheminées tubulaires. Cet œuf géant reposait sur de longues pattes métalliques dont une probablement brisée dans sa descente.

La chose avait un aspect métallique de couleur indéfinissable tirant sur le bleu violacé

Le gendarme Piedefond ne perdit alors pas son sang froid et empoigna le micro.

- Allô : Ici gendarme Piedefond, m’entends-tu Maurice ?

Criiiiit……….. Criiiiiiiiiiiiiiiiiich…….

- Allô, Maurice, c’est Gérard, je suis en présence d’un OVNI, ses occupants en jaillissent un à un. M’entends-tu Maurice ? Rejoints-moi immédiatement sur la D 384
à 2 Km au sud d’Eclaron afin de les appréhender.

Aucune réponse de Maurice, qui, on le sut plus tard, avait sa radio en panne.

Les créatures se glissaient effectivement une à une hors de l’engin, puis sous l’engin, donnant l’impression d’œuvrer à un dépannage quelconque. Elles regagnèrent ensuite au bout de 10 minutes l’habitacle où elles disparurent.

Les deux témoins, muets et subjugués, n’osaient bouger.

L’engin s’éleva alors lentement du sol, sans bruit, sans lumière, puis d’un seul coup accéléra et disparut totalement.

La radio ne répondant pas, le gendarme Piedefond saisit son carnet à procès verbal et commença d’écrire, consignant mot pour mot le phénomène apparu sous leurs yeux. Il eut le malheur d’ajouter :
- Je vous cite, bien entendu, comme témoin docteur S. ?

- Témoin de quoi ?

- De la chose, du phénomène, de… de ….

- Si c’est sur ma vitesse excessive, je ne suis absolument pas d’accord, ni témoin, je roulais à une allure raisonnable.

- Ne noyez pas le poisson, docteur, vous avez assisté comme moi à un atterrissage malheureux d’un OVNI ainsi qu’à une intervention mécanique sur celui-ci.

- Vous avez des visions gendarme ! Vous apercevez d’abord une Porsche roulant à 200 Km/h et dans la foulée un OVNI en difficulté, atterrissant en catastrophe puis redécollant à une allure folle après réparation. C’est bien ça gendarme ?

- Tout à fait !

- OK ! Cela s’appelle en langage psychiatrique, le syndrome de la vitesse refoulée, c’est assez classique dans les services de la force publique, chargés justement de réprimer la vitesse. Je peux vous envoyer chez un très bon confrère si vous le souhaitez ?

Le gendarme Piedefond, beaucoup plus malin qu’il ne le laissait voir, déchira le procès verbal du docteur S. sur sa vitesse excessive.

- Et comme ceci, docteur, reconnaissez-vous la chose ?

- En effet, nous pouvons envisager les évènements sous un autre angle.

Le procès verbal sur cette apparition fut donc consigné, signé par le médecin et repris par la gazette.

Le père fait une pose et en profite pour se désaltérer grâce à sa chope au niveau maintenu constant par Maurice.

Un spectateur du premier rang utilise ce laps de temps pour poser une question :
(Je dis spectateur parce que les débats ou conférences du père Uranus sont devenus de véritables spectacles gratuits. Maurice s’est même demandé s’il ne devait pas réserver certaines places pour les meilleurs consommateurs)

- A quoi peut bien servir ce témoignage ? Les témoins n’en diront pas plus et je suppose que les autorités ont analysé et mesuré la radio- activité du terrain.

- En effet, mais rien n’a été décelé d’anormal.

- Alors ?

- Alors ? Et bien ce témoignage m’intéresse car il possède certaines similitudes avec les 2 prochains. Voici le deuxième :

Deuxième apparition du même style, 24 juin 1999 – 3h30

Ariane Cauvals, d’une rare beauté, rentrait chez elle le cœur léger, le sentiment du devoir accompli. Elle exerçait la lourde tâche parfois ingrate, toutefois nécessaire et néanmoins rémunératrice, de partenaire de charme, dans les hautes sphères de la gentry française et quelquefois internationale. Autrement dit : call girl de luxe.
Particularité de son CV : a fréquenté les plus hautes écoles et en est sortie bardée de diplômes, fait tout à fait exceptionnel dans ce genre de profession.

Ariane Cauvals emprunta cette nuit-là, en provenance de Troyes dans l’Aube, la départementale 960, puis la D 180, afin de regagner son domicile à Bétignicourt, au nord ouest de Brienne le Château, dans l’intention d’un repos bien mérité. Arrivée devant sa somptueuse résidence, Ariane appuya sur la télécommande du portail sans succès, descendit alors de son véhicule et manoeuvra à la main les deux vantaux.

Il régnait une certaine clarté due à la pleine lune. Ariane avançait donc sur l’allée goudronnée sous une relative luminosité.
C’est au moment de bifurquer derrière la bâtisse, vers le garage, qu’elle fut prise de stupeur devant sa piscine. Elle possédait en effet un complexe aquatique dernier cri à trois étages.
Le premier représentait un salon d’hiver, bâti au-dessus de l’eau grâce à une dalle de verre transparente et coulissante, coulissante également était la véranda.
Le rez de chaussée formait la piscine proprement dite, accessible, été comme hiver, grâce à la dalle de verre en partie escamotable.

Le véritable fleuron de ce complexe piscine consistait en son sous-sol, sous l’eau, protégé par une bulle en lexan transparent, un salon d’été, rafraîchi par le milieu aquatique.
La surprise du visiteur se penchant au bord, regardant au fond, apercevant l’hôte de ces lieux, sous l’eau, à demi nu, sirotant un whisky sans glace, devait faire plaisir à voir.
Un escalier extérieur donnait accès à ce salon sous-marin.

Arrivant donc devant ce joyau aquatique, Ariane Cauvals en cala son moteur d’émotion quand elle aperçut l’étendue du désastre.
Un gigantesque appareil de forme oblongue avait écrasé de sa masse la belle véranda coulissante, la dalle de verre et un pied de l’engin avait aussi perforé le salon bulle, diminuant par le fait le niveau d’eau dans la piscine.

Avant de s’évanouir, sa dernière vision fut celle de deux créatures casquées, sortant de l’engin et venant vers elle. Hélas, à son réveil, le beau complexe été/hiver ultra moderne gisait toujours au fond de l’eau, une catastrophe ! En revanche, l’appareil bizarre avait disparu sans laisser d’adresse ni d’explication.

Les gendarmes appelés au secours, ne purent que constater les dégâts.
La déposition d’Ariane Cauvals, enregistrée, fut confrontée à celle du gendarme Piedefond et sérieusement prise en compte. Une analyse de l’eau et du sol pratiquée sans résultat ne releva aucune radiation spéciale.

A cet instant Pierre Olive, n’y tenant plus, se lève et apostrophe le père :

- Pour tirer quelque chose de ce témoignage, il aurait fallu interviewer « cette belle de nuit » père Uranus, l’avez-vous rencontrée ?

La salle jusque là silencieuse se libère en raillant de bon cœur.

- Sacré Pierre Olive ! Je ne te répondrai pas de suite parce que j’énumère ces 3 faits dans l’ordre chronologique. Nous y reviendrons plus tard, je te le promets. Voici le 3ème :

Troisième apparition – 19 septembre 1999 – 2h30 :

Le routier Marcel roulait au volant de son 40 tonnes 143 Scania sur la N4 en direction de Strasbourg. Il avait chargé des fûts de bière vides à Poitiers et les montait à la brasserie Adelshoffen à Schiltigheim afin d’en redescendre des pleins le lendemain.
Marcel avait un bon coup de fourchette, il s’était arrêté au centre routier d’Orléans pour le gastro du soir et préférait passer par la Francilienne, ce qui évitait Sens et Montargis.

A 2h30, sur la N4, il venait de dépasser Sommesous et s’apprêtait à traverser Vitry le François. La fatigue commençant à le gagner, il préféra stopper à 10 Km avant Vitry sur un petit parking calme et peu fréquenté parce que d’accès peu visible.
Voilà ! Se dit-il, ici, je serai tranquille ! (Oh l’erreur !!!)

Il descendit faire le tour de vérification habituel du bahut, roues, moyeux, bâche, etc. et, tout en urinant contre une roue, aperçut en contrebas du parking un engin non répertorié à son argus personnel.
Le temps de le rapprocher à une forme connue, l’appareil s’éleva du sol de 2 à 3 mètres puis retomba aussitôt dans un bruit de ferraille tordue.
Marcel entrevit alors deux créatures bleues, casquées, quadrupèdes, sortant de l’objet et se déplaçant sur leurs membres inférieurs comme de vulgaires humanoïdes locaux.

Le temps de réaliser qu’il était en présence d’extraterrestres en panne, il remonta fissa dans sa cabine et empoigna le micro de sa CB.
- « Attention à toutes les stations, atterrissage sous mes yeux d’un OVNI habité d’au moins deux extraterrestres, à 10 Km de Vitry Ouest, sur la N4. Attention, je répète, à toutes les stations à l’écoute….. »

Pendant ce temps les créatures bougeaient et remontaient le fossé les séparant du parking en direction du poids lourd, ce qui augmenta l’inquiétude du routier qui s’égosillait au micro :
- « Attention, attention, les stations, ils se dirigent vers moi, je répète, je suis attaqué par des extraterrestres ! »

A ce moment une station lui répondit :

- Faut diminuer le Ricard, mon pote !

L’angoisse croissante, Marcel, cramponné à son micro, lançait désespérément des appels restés sans réponse. Ils étaient là, à sa portière, sous leur casque bizarre.
L’un d’eux semblait vouloir engager la conversation. Malgré sa trouille, Marcel était néanmoins curieux d’entendre le son de ces personnages. Le premier s’apprêta à communiquer. Les paroles que perçut alors le routier furent trop déstabilisantes, même pour quelqu’un d’équilibré comme lui, et il s’évanouit sur le champ en entendant la créature lui proférer :

- « T’as pas bientôt fini de gueuler dans ta radio ? »

Cette phrase « historique » fut consignée le lendemain par les gendarmes dans leur rapport.
De nature soupçonneuse, ceux-ci le questionnèrent plus longuement.

- Que transportez-vous ?
- Des fûts de bière !
- Ah ! Tiens ! Voilà peut-être une explication !
- Vous vous méprenez, ils sont vides ! Je vais les remplir à Schiltigheim.

Néanmoins, suite à la description de l’engin par Marcel, les gendarmes établirent un procès verbal car le signalement de l’objet correspondait trait pour trait à celui de leur collègue Piedefon. Une analyse du sol s’avéra également négative.

Voilà….. Ces témoignages sortaient immanquablement du lot pour deux raisons :

1) Similitude des détails dans la description de l’engin, des créatures et principalement de leurs étranges casques.
2) Distance restreinte entre les points d’observation, uniquement quelques dizaines de km.
Je pourrais ajouter la Mesure de temps très courte entre la première et dernière apparition, 3 mois environ.

Par curiosité, je consultai une carte routière et positionnai ces lieux d’atterrissage.
Ma première constatation fut de taille : ces trois emplacements formaient un triangle dans lequel une tache blanche sautait aux yeux, une tache vide d’agglomération, de réseau routier, de montagnes, lacs ou forêts, région la moins peuplée de France mis à part les zones inaccessibles comme la haute montagne, d’un vide inquiétant qui est celle aussi des disparus de Mourmelon.

Cette tache est comprise entre Troyes, Chalons et St-Diziers, elle ressort blanche comme une provocation à la curiosité.

Que peut-il bien se passer dans le coin pour qu’il y ait si peu de monde ?

Des ondes peut-être ?

Quoiqu’il en soit je retranscris scrupuleusement les trois points sur la carte.
Une deuxième surprise m’attendait : ces lieux géographiques constituaient les sommets d’un triangle équilatéral parfait.

Le père Uranus marque un temps, observe l’assemblée avide d’en savoir plus et contre toute attente rassemble ses notes puis annonce :

- Ce sera tout pour aujourd’hui.

Pierre Olive :
- Oh non Père Uranus ! Pas ça, vous nous en avez trop dit pour vous arrêter maintenant !

- Vous m’avez obligé à vous parler de ce fameux castoulet dégusté si loin d’ici. J’ai donc commencé le plus scrupuleusement possible ce récit mais il est bien trop long pour vous le conter en une seule fois.
Maurice ! Ne reste t’il pas un peu du castoulet d’hier, tu pourrais m’en réchauffer ?

- Hélas non, père Uranus, tout a été englouti !

- Bien, alors à demain si vous le voulez bien.
 #29009  par pere uranus
 
Bonjour à tous.
Voici la suite des aventures du père Uranus, au bar de l'Univers.
12ème épisode : enquête ufologique.

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HISTOIRES DU PERE URANUS



XII EPISODE


ENQUETE UFOLOGIQUE




Toulouse – Mercredi 18 – 17h30

Le bar de l’Univers ainsi que la Voie Lactée affichent complet, les spectateurs et auditeurs d’hier ont fait des petits en amenant des amis. Chacun veut savoir si le père a véritablement rencontré des extraterrestres, le fameux castoulet dégusté éventuellement sur la lune passe en second.

Sur son estrade, derrière ses notes, sa cervoise et son micro, le père Uranus est prêt.

- Mes chers amis, je vais aujourd’hui pénétrer un peu plus au cœur du sujet. Vous vous souvenez certainement des trois témoignages sur les apparitions d’OVNIS et des deux extraterrestres ?
Bien …… J’ai retenu ces faits divers parce que ce sont 3 témoignages similaires quant à la description de l’appareil et de ses occupants, observés par des personnes totalement étrangères entre elles ainsi qu’issues d’un milieu social bien différent : un médecin, une call girl et un routier ! On ne peut rêver choix plus éclectique !

Je commençais donc cette enquête grâce au témoignage de ……

Le père cherche dans ses notes et Maurice, l’aubergiste se prête au jeu :

- Par le premier, le médecin.

- Non ! En fait j’éliminais le premier et le troisième, celui du médecin et du routier.



Pierre Olive :

- Tiens ! Fallait s’en douter ! Le père a choisi la belle de nuit. Cette Vénus inspirait le père Uranus !

- Rire et sourire du père –

- Pas exactement, bien que la confrontation avec une telle créature, malgré mon âge, m’a littéralement fasciné.

Le p’tit Jacques (toujours au fond de la salle)

- Ce devait être quelque chose ! Vous étiez véritablement au cœur du sujet, au coup de cœur du sujet !

- Oui je l’avoue, j’ai été touché, une véritable déesse des sens, guérisseuse du corps de l’âme et des fantasmes.

Pierre Olive :

- Quelle image pour une p…. péripatéticienne !

- En effet, plus tard je me suis demandé pourquoi j’ai été aussi bouleversé. En réalité c’est sa matière grise avant sa plastique qui m’a troublé.

Les deux autres témoignages ne m’auraient appris guère plus que les rapports des gendarmes. En revanche ici des dégâts avaient été commis.

Pierre Olive éclate de rire :

- Vous ne pensez quand même pas qu’ils étaient revenus pour remplir un constat à l’amiable !

- Rire général –

- Tes questions, Pierre Olive, ont parfois un raccourci avec la suite des évènements qui me surprendra toujours. Tu verras pourquoi dans deux secondes.

- Silence interrogateur –

Le père poursuit :

- Je flairais néanmoins quelque chose dans le genre. Accorder une conscience à des êtres plus évolués que nous n’est pas absurde en soi. Je tablais donc sur cette faible hypothèse et me rendis chez cette divine créature.
Me faisant passer pour un inspecteur d’assurances, je la questionnai sur son sinistre piscine.

Tout a été réglé par le fond de solidarité des assurances et le dossier est clos me répondit-elle.


Certainement rétorquai-je, cependant j’appartiens aux services des inspecteurs d’inspecteurs d’assurances. Une sorte de police des polices d’assurances !

Je la sentis alors gênée, avec le regard de quelqu’un pris en faute et pour biaiser, elle me rétorqua : « - A votre âge, vous travaillez encore ? »

Elle avait visé juste, et à mon tour je me sentis mal à l’aise et préférai lui avouer mon début d’enquête sur les apparitions d’OVNIS.
Elle fut de suite soulagée et m’avoua ce que j’espérais sans trop y compter : un dédommagement de la part de ces fameux extraterrestres. Autrement dit, le constat à l’amiable de Pierre Olive était rempli et acquitté.

Vexé, Pierre Olive sirote son vichy fraise. Le père Uranus reprend :

- Ce détail ne fut jamais divulgué car la belle de nuit avait encaissé le montant de cette confortable compensation en plus de celui du fond de solidarité des assurances.
Bref, après une longue et agréable discussion sur la vie en général et ses occupations quotidiennes en particulier, je pris congé sans pour autant oublier de lui demander à quoi pouvait bien lui servir son diplôme des sciences polytechniques, dans l’exercice de sa profession.
Ce à quoi elle me répondit que de toutes les sciences mécaniques, la mécanique humaine était la plus complexe à comprendre.

- Elle vous a tapé dans l’œil, père Uranus, vous avez l’air tout retourné rien que d’en parler.

- En effet…… Revenons à nos moutons, à nos deux extraterrestres qui d’après la logique ne devaient pas loger bien loin.
Grâce à notre belle Ariane, c’est son prénom, j’ai pu remonter la piste. Elle se souvenait du bureau d’envoi du mandat ainsi que le nom, probablement faux, du généreux donateur.
Il s’agissait de Martin Gloin et le bureau de poste était celui d’Arcy/Aube.

Une fois sur place, l’aimable préposée se souvenait en effet de ce mandat précisément par son importance ainsi que du jeune homme qui l’avait déposé.
J’ai eu droit à une description parfaite du déposant. Quant à son adresse, elle se rappelait l’avoir vu sortir du bar tabac à la sortie d’Arcy direction Mery/Seine, pas plus.
Je me rendis aussitôt dans ce bistrot car aucun Martin Gloin ne figurait sur l’annuaire du coin.

Voyant le père Uranus marquer une pose, Pierre Olive ne put s’empêcher de ….. :

- Les bars, ça vous connaît, père Uranus !

Vexé le père rétorque :

- Ce n’est pas de ma faute si les bars sont les lieux les plus appropriés à glaner des renseignements, demandez donc aux inspecteurs de police.

Puis fusillant Pierre Olive du regard et de l’index :

Oui, mon jeune ami ! Les bars sont de plus en plus les lieux les plus propices à diffuser des informations et ce dans n’importe quel domaine.
N’es-tu pas ici en ce moment, présent au bar de l’univers, pour t’informer un peu plus sur l’astrophysique et les OVNIS ? Pierre Olive !!!!

Ce dernier, définitivement mouché, plonge le nez dans son vichy fraise vide.

- Je reprends : une fois sympathisé avec le patron du bar, celui-ci m’informa qu’il avait effectivement comme client le jeune homme en question et qu’il connaissait également son adresse grâce à des magazines à faire suivre.
Il m’apprit aussi qu’il vivait avec un monsieur beaucoup plus âgé que lui. De la famille ? Leur activité ? Il n’en savait pas plus.
En revanche le domaine de leur lecture me renseigna un peu plus. Ils lisaient des magazines d’astronomie.

Pierre Olive, fidèle lecteur de Ciel et Espace :

- On s’en serait douté !

- La prochaine fois, je te prendrai auprès de moi comme enquêteur.

Pierre Olive hésite entre le compliment et le rabrouement.

- Je poursuis si vous le voulez bien. Une fois noté l’adresse de ces deux « hommes », je dis « hommes » m’avançant peut-être un peu trop vite, je terminai ma consommation, accoudé au zinc où trônait justement la gazette d’arcy, le journal des trois fameux témoignages. Le parcourant, un article retint mon attention, le voici, je vous le lis :

1) Nous vous relations dans « la Gazette Indiscrète » en date du … l’incroyable vol de plusieurs centaines de tonnes d’acier sur le site « Métal Fer » sis à Vitry le François.
Il s’agissait d’énormes dalles d’acier de 10 cm d’épaisseur et 10 mètres de long,
soit près de 20 tonnes l’élément. Aucun moyen de levage dans l’entreprise n’a
été utilisé, le pont roulant de la firme était en panne, démonté, et l’accès aux dalles
restait inabordable à tout engin sur roues. Ce vol avait défié la chronique et fait
l’objet d’une enquête particulière de notre quotidien.

2) En date du 20 .. .. c’était la disparition incompréhensible d’un camion-grue de 100
tonnes, volatilisé sur le parc d’une entreprise de levage, domiciliée à Sommesous.
Son directeur ne s’explique pas ce vol car ce véhicule avait devant lui le mur
d’enceinte et derrière un poids lourd posé sur chandelle. A part le camion-grue
rien n’a bougé dans l’entrepôt.

3) Tout aussi mystérieux fut le 20 .. .. l’évaporation dans l’entreprise « Foretout »
située à Arcy, d’un véhicule-tarrière particulièrement performant, destiné au
forage d’eau chaude dans le bassin parisien. Inexplicable selon son manager !


4) Nous l’apprenons seulement aujourd’hui, antérieurement à ces faits, le 13 .. .. deux
semi remorques chargées de bouteilles d’oxygène et d’hydrogène ont disparu, ainsi
qu’une citerne d’azote cryogénique de l’entrepôt « Air Liquéfié » bien connu à
St-Dizier.

La liste de ces phénomènes s’allonge de jour en jour.

Certains experts confrontés à ces évènements évoquent l’hélicoptère. L’explication ne tient pas pour deux raisons : le bruit de l’appareil et la trop lourde charge à soulever.

Alors d’autres, comme souvent en pareil cas, évoquent les extraterrestres.

Mais allez donc justifier un tel besoin d’acier, d’hydrogène, oxygène et azote pour des extraterrestres, à moins qu’il ne s’agisse de créatures à forte teneur métallique, des robots en quelque sorte ! Le Rouletabille du coin concluait en invitant ses lecteurs à être attentifs à tous faits étranges susceptibles de surgir dans ce fameux triangle des Bermudes et les communiquer dare-dare au bureau du journal afin d’enquêter à chaud, rappelant à notre triste mémoire « les disparus de Mourmelon ».

Ce triangle serait-il maudit ???

Une fois dehors, je positionnai le lieu de résidence de ce Martin Gloin sur la carte routière régionale. Il habitait une vaste propriété baptisée Galactika, à côté du petit village de Drosnay (Marne 51) situé entre la D 396 et l’étang de Landres sur la D 58.

Une bizarrerie me sauta aux yeux. Ce lieu de résidence se situait en plein dans le triangle formé par les trois lieux d’apparition d’ovnis.

Non content d’être au beau milieu de ce triangle, il en était le centre, l’orthocentre, le centre du cercle inscrit, le centre du cercle circonscrit et le centre de gravité tous confondus en un même point puisqu’il s’agissait d’un triangle équilatéral formé par les sommets des 3 apparitions.

Cette région et ce fameux triangle commençaient sérieusement à m’intriguer.

Une mamie du premier rang :

- Nous aussi, père Uranus.

- Oui, mais il faudra revenir une autre fois pour la suite. Une verveine de plus ne pourra pas vous faire de mal, Madame !

Un Ooooohhh désapprobateur s’échappe de l’assemblée.


Prochain épisode : OVNI sous cloche.
 #29405  par pere uranus
 
Bonne année à tous.
13me épisode des aventures du père Uranus.

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HISTOIRES DU PERE URANUS



XIII EPISODE


OVNI SOUS CLOCHE ROMANE



Toulouse – Vendredi – 18h –

Le père Uranus est en retard. Sorti faire un tour au Capitole, la foule si compacte venue précisément pour l’écouter, l’empêche au retour d’accéder à son lieu de prédilection le Bar de l’Univers.

18 h 11 – Le voilà enfin – 18 h 15 – Il est prêt.

- Vous êtes tous revenus, je poursuis donc le récit de cette incroyable aventure.

J’avais quitté ce sympathique aubergiste et me dirigeais vers l’adresse indiquée, le repère d’un éventuel extraterrestre : Galactika situé sur la commune de Drosnay.
Il devait être aux alentours de 16 h, empruntant un chemin vicinal puis communal je tombais sur une intersection où l’indication du domaine était gravée sur un morceau de bois. Ici le chemin se transformait en sentier. Je laissais mon véhicule et partis à pied.
Seul un vrai 4x4 pouvait accéder à Galactika, mis à part bien entendu les OVNIS ;

Pierre Olive :

- Simple information, père Uranus, quel type de véhicule possédiez-vous ?

- Un espace, pourquoi ?

- Nous nous en serions doutés !

- Je poursuis si vous le voulez bien.
Arrivé à destination, j’avais à 200 mètres de moi un vieux manoir qui d’après ses ouvertures paraissait en mauvais état.
La bâtisse, d’une cinquantaine de mètres de long et vingt de large, sur 3 niveaux, entourée d’une forêt particulièrement dense, bénéficiait d’une tranquillité à toute épreuve, pas âme ni âne à 8 kilomètres à la ronde.
.
J’effectuais un petit tour et préférais revenir la nuit tombante pour plus de discrétion.

J’y retournais donc vers 20 heures.
Des gros projecteurs illuminaient la façade. Petit détail important pour la suite, lors de ma première visite je n’avais aperçu aucune ligne électrique ni téléphonique alimentant la demeure, alors ???? Un groupe électrogène fonctionnait obligatoirement or je ne percevais aucun bruit de moteur dans ce silence champêtre.
Eventuellement fonctionnait-il dans un local bien insonorisé mais à quoi bon dans un pareil endroit.

- La petite dame du Ier rang, celle à la verveine menthe :

- Les locataires souhaitaient tout bonnement un confort acoustique !

- Oui pourquoi pas, toujours est-il que ces questions apparemment insignifiantes au départ ont parfois à l’arrivée des réponses saisissantes et déconcertantes pour le commun des mortels terrestres.

- Bigre !

- Oui, bigre, tu peux le dire, Maurice.
Dans le noir, je continuais donc mon avancée sur ce terrain à découvert, aidé par les projecteurs éclairant la bâtisse.
Soudain, arrivé à une cinquantaine de mètres de l’entrée principale, sur la droite du manoir, je vis la terre s’ouvrir.

Le p’tit Jacques :

- La terre s’ouvrir ? ! ?

- Le côté Est de l’édifice bénéficiait d’une surface plane sur plus de 200 mètres, une pelouse entretenue et éclairée, quand brusquement, je vis cette pelouse se soulever en deux gigantesques parties libérant un orifice d’une quarantaine de mètres sur vingt.

L’ombre de ces deux vantaux ouverts à 80° sous ce ciel étoilé avait quelque chose d’angoissant mais aussi de céleste. Céleste ? Je ne me l’expliquais pas sur le moment et restais immobile, plus précisément curieux sur la suite des évènements.

Cela ne tarda pas.

Une fois le passage bien dégagé, les deux battants inclinés à 120 °, un œuf énorme de couleur violacée en surgit, un gros œuf de vingt mètres d’envergure, hérissé d’un singulier appareillage.

Le public était scotché aux propos du père Uranus.

- C’était bien le fameux OVNI décrit dans les procès verbaux. J’avais découvert son repère.
Le temps qu’il pratique un point fixe au-dessus de la trappe, je l’observais attentivement et pris même quelques photos qui, phénomène insolite, n’ont jamais pu être développées.

Revenons à cet OVNI : plusieurs gros tubes émergeaient de son dos et de son ventre.
Un étrange dispositif, faisant penser à deux panneaux publicitaires inclinés dos à dos coiffés d’un réservoir cylindrique, était implanté au-dessus de sa partie avant.
Plus curieux encore, une lentille de verre, d’environ deux mètres de diamètre, était arrimée sur l’arrière de ce monstre jaillissant des entrailles de la terre.
La ressemblance de cet appareillage avec les soucoupes volantes tant décrites dans les témoignages d’apparition d’OVNI m’intriguait beaucoup.

J’avais enfin sous les yeux cet objet volant probablement recherché par tous les radars de l’armée de l’air.

Quand je dis que je l’avais sous les yeux, cela ne dura guère. Une fois atteint une dizaine de mètres, il disparut à une vitesse incroyable, et ce, dans un silence total. C’était comme si son image avait été zappée de l’écran nature.

Un autre phénomène titilla ma curiosité. En réalité ce fut l’absence de ce phénomène : à la distance où je me situais, vingt mètres environ, je n’ai ressenti aucun souffle !!
Etant donné l’envergure de l’engin et son démarrage canon, l’absence de remous d’air était inconcevable.

L’apparition et la disparition à moitié digérées, je m’interrogeais : que faire ? Avertir les autorités ? Non ! La curiosité fut la plus forte !
Je me rapprochais de cette béance quand subitement les énormes trappes se refermèrent.
J’optais alors pour une petite visite intérieure de la demeure par l’entrée principale.

Tout autant assoiffé des paroles du père Uranus que de consommations, le public réclamait Maurice de tous les côtés.

Le père :

- Si vous le voulez bien, nous allons faire une pause, cela permettra à Maurice d’exercer son métier.

Le public servi, le père reprend :

- Je me dirigeais vers l’entrée, escaladais le perron et tombais devant une épaisse porte en chêne sculptée, fermée d’une magnifique serrure en fer forgée. Je basculai le loquet, la porte pivota dans un grincement de film d’épouvante.
L’intérieur ainsi que toutes les pièces étaient éclairées d’une façon tout à fait classique :
des lustres garnis d’ampoules électriques ordinaires.
Dans cet édifice du 18ème siècle le mobilier bien que rustique restait contemporain.
Je grimpais 4 à 4 au premier : les pièces étaient vides ainsi qu’au deuxième étage.
Le troisième était encombré de meubles anciens.

Je me repliais vers le sous sol accessible par une porte dérobée au fond du hall d’entrée.
Cette porte s’ouvrait sur un escalier en colimaçon qui se tortillait à l’infini.
J’ai bien cru dévaler une bonne centaine de mètres. Une telle profondeur ne ressemblait guère à l’architecture d’époque, à moins que cela ne desserve des souterrains clandestins.
Une fois arrivé en bas, la tête en tournis, je fus littéralement sublimé par le spectacle du lieu, particulièrement par la hauteur sous plafond ou la hauteur sous voûte, si vous préférez.
Il est vrai, je n’en finissais pas de tourner, donc de descendre, de descendre dans cette véritable cathédrale souterraine.

Une cathédrale romane sous un manoir !

L’explication sur l’existence de cette cathédrale enfouie sous terre ainsi que la raison de cette région la moins peuplée de France (le triangle Troyes-Chaumont-St-Dizier, vérifiez vous-même sur une simple carte routière) vous seront données plus tard.

Quelle surprise ! A vrai dire je n’en étais pas à une contradiction près, enquêtant sur les OVNI, ceux-ci me conduisirent à ce manoir, ils auraient pu me diriger vers un site industriel dernier cri et pourquoi pas souterrain. Non pas ! Souterrain oui mais historique !

Rien à voir avec le futur, n’est-il pas ? Quoique …..
Bon, bref, je n’étais pas là pour évaluer le patrimoine local mais pour rechercher des extraterrestres. Auraient-ils bâti ce manoir sur une cathédrale ensevelie ?

Avançant dans cette immense travée sous voûte classée, je tombais, à mon humble avis, sur le plus anachronique des paradoxes : un pont roulant circulant sur deux rails fixés au sommet de la nef.
Cet ancien lieu de culte abritait un hangar industriel probablement réservé à la fabrication d’engins destinés à voguer vers d’autres cieux.
Dans le fond, quoi de plus rationnel ! Les paradoxes ont quelquefois une logique que le bon sens a du mal à percevoir.

De part et d’autre de la nef, chaque allée transversale recelait des machines-outils liées à la grosse chaudronnerie, telles que découpeuses, plieuses, formeuses, soudeuses et bien entendu chalumeaux, avec son lot de matières premières.
Un éventail de tôles de différentes dimensions et d’épaisseurs allant même jusqu’à dix centimètres ainsi que d’immenses fonds de cuve de la même épaisseur étaient stockés contre les piliers de voûtes.
J’étais époustouflé par la beauté de l’architecture parfaitement conservée et totalement adaptée à la fonction professionnelle des hôtes de ces lieux.

Cependant, je me demandais jusqu’où pouvaient se juxtaposer les technologies intertemporelles.
1) L’architecture romane au service de l’industrie métallurgique.
2) La chaudronnerie au service des objets volants supra luminiques.

J’en étais là de mes cogitations quand mes pas me portèrent plus loin vers le cœur. Levant les yeux, le spectacle n’était plus le même. Plus de clé de voûte ni de voûte non plus, celle-ci remplacée par des IPN et IPM, autrement dit une charpente métallique supportant les énormes trappes ayant laissé échapper l’engin.


Pierre Olive :

- Etes-vous certain de vos propos, père Uranus ? N’enjolivez-vous pas un peu ?
Parce que l’image renvoyée par votre récit est très forte : atteindre les cieux par le cœur de cette cathédrale !!! C’est puissant comme cliché !

- Ce fut sur l’instant exactement ma propre réflexion.
Non ! Jusqu’à présent vous pouvez me croire.
Je vous ai averti, je modifierai uniquement l’identité et le lieu de résidence des personnages liés à cette odyssée de façon à ne pas perturber leur vie privée.

Si l’image du cœur s’ouvrant vers le ciel vous trouble, réfléchissez, le cœur est ici le point le plus haut de l’édifice, donc le plus près de la surface, la partie de la construction la plus aisée à traverser parce que la plus mince. Quoi de plus logique mon cher Olive, convaincu ?

- Logique, oui ! Delà … être convaincu …….

- Je relate ce voyage sous la contrainte, ne l’oubliez pas. Une contrainte morale soit, néanmoins contrainte, alors faites un effort de compréhension.

Le p’tit François, pas le dernier à intervenir :

- Contrainte gastronomique, père Uranus !

- Oui, le castoulet ! Je l’avais oublié celui là ! Revenons à nos moutons.
Depuis la descente de l’escalier, j’avais bien franchi une trentaine de mètres dans cette allée centrale sous la travée du pont électrique, baigné dans ce décor hors du commun.
Une envie enfantine me prit soudain et je me saisis du boîtier de commande de l’appareil de levage. Il était bien sous tension, le crochet descendait silencieusement.

En fin de compte, ce n’était pas l’examen de toute cette ferraille qui m’apprendrait grand-chose. Je recherchais plutôt un endroit, un local quelconque susceptible d’abriter quelques documents, schémas, notes, équations explicites sur ce mystérieux engin.

En effet, au fond d’une allée perpendiculaire à la nef, je découvris, adossée aux pierres de l’édifice, une baraque en bois, sorte de bureau de chantier, assemblée de planches brutes de scierie.
Comme quoi les plus grandes équations ont souvent été enfantées dans des lieux guère destinés à cet effet !

Pierre Olive :

- Archimède et sa poussée dans la baignoire !

- Je ne dirais pas cela, la baignoire est plutôt appropriée à la flottaison, la réflexion et l’équation.

- Vous avez donc percé le mystère du fonctionnement de cet OVNI ?


- Pas tout à fait. J’entrai dans ce bureau d’étude particulier par une porte à demi dégondée et me mis au chaud à côté d’un radiateur électrique en fonction, à compulser une montagne de dossiers, de notes la plupart couchées sur des feuilles volantes éparses, sans bien souvent aucune relation entre elles.
Néanmoins, l’une d’elles retint mon attention :
Etude sur les champs électro magnétiques à travers la céramique.

A ce moment, je me demandais ce que l’électricité et la céramique pouvaient bien avoir en commun avec un OVNI quand brusquement un grincement métallique retentit, amplifié par l’acoustique du lieu.

C’était les deux vantaux du garage de l’œuf volant qui s’ouvraient.

Je reposai aussitôt cette documentation et m’apprêtais à rebrousser chemin à l’instant même où l’engin atterrit à mes pieds.

Sa descente fut si rapide qu’elle me figea contre les voliges du bureau.

Je n’osais bouger et observais l’appareil. C’était bien un gros œuf posé sur plusieurs longues pattes télescopiques, ce qui lui permettait d’atterrir en douceur malgré la rapidité de la manœuvre. Il avoisinait bien les vingt mètres d’envergure. De gros cylindres métalliques lui étaient implantés ventralement grâce à une fixation qui les rendait mobiles à l’instar des télescopes.

Je distinguais assez mal le haut de l’appareil étant donné sa hauteur mais aperçus toutefois cette énorme lentille de verre aussi étrange que singulière.
Une porte latérale s’ouvrit et un escalier pliable se déploya.

Je n’en menais pas large mais la curiosité l’emporta sur l’appréhension.

Deux êtres, deux bipèdes engoncés dans leur combinaison bleutée empruntèrent tranquillement cet escalier.
La tête à l’air libre, ils me fixaient d’un regard non belliqueux, plutôt surpris par ma présence.
Je ne bougeais plus et attendais avec impatience leur réaction.

Maurice ! Mes papilles s’assèchent !

Tout comme le public, Maurice fasciné par le récit ratait quelques consommations.

Une fois hydraté, le père poursuit :

- Ils n’étaient que deux. Un jeune d’environ 20 25 ans ainsi qu’un plus âgé descendaient ces marches métalliques et continuaient à m’épier.
Pour des créatures tombées du ciel ils nous ressemblaient bigrement !

Un détail retint mon attention : la comparaison du plus âgé avec moi était saisissante.
Même âge, même corpulence, même barbe et même bonhomie !
Cette similitude fut probablement à l’origine de leur accueil bienveillant.


Voilà, mes chers amis !

Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine afin de savoir si un dialogue s’est instauré entre nous.


Pierre Olive :

- Encore une petite question, père Uranus : êtes-vous bien certain de la description de cet OVNI en forme d’œuf ? A vrai dire n’avait-il pas plutôt la forme d’une cloche échappée du clocher en période pascale ?

Rire général, notre petit trublion se fait également applaudir.

Le père :

- Tes observations impertinentes nous surprendront toujours agréablement, Pierre Olive, je te félicite. Et pour te répondre je dis : Non ! Cet OVNI était bien Ovoïde.
En revanche c’est vrai, il manquait le clocher à cette cathédrale et sa cloche naturellement.
 #29810  par pere uranus
 
Quel est le phénomène ou le mécanisme des marées ?
Pourquoi 2 marées en 24 heures dont l' une pendant que la lune se situe à l'opposé .
Merci de votre réponse.
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